jeudi 3 mars 2011

Non-gouvernance

Des manifestants sortent-ils dans la rue pour protester contre la hausse des prix de l'huile et du sucre?Le gouvernement,pris de panique,décide aussitôt d'annuler sa décision d'imposer le paiement par chèque des transactions commerciales,et en même temps décide de supprimer les droits de douane et la TVA de ces deux produits.
Des étudiants décident-ils de se mettre en grève contre un degré présidentiel,et hop!le conseil des ministres décide aussitôt d'abroger ce decret.
Bref,malgré les 30 000 policiers déployés chaque samedi à Alger pour empêcher quelques centaines de bobos algérois en mal de sensations fortes de manifester,le pouvoir est faible et la population le sait.D'ailleurs la veille de la manif du 12 fevrier dernier,des dizaines d'habitants de Oued Ouchaiah ont squatté les appartements vides d'une cité fraîchement achevée.Leur raisonnement était simple:la police,qui avait fort à faire avec la manif des bobos algérois du lendemain,n'oserait pas ouvrir un nouveau "front" avec les habitants des quartiers populaires.Et on peut dire qu'ils ont vu juste puisque les autorités les ont laissés faire,et ce n'est que deux jours plus tard qu'elles sont allées les déloger.
Partout dans le pays,éclatent des émeutes,grèves,sit-ins,tentatives feintes ou réelles d'immolation.Et que fait le pouvoir devant cette situation?il poursuit une politique (ou plutôt une non-politique) populiste suicidaire pour l'avenir du pays:promesses d'octroi de crédits bancaires faramineux à des jeunes à peines sortis de l'adolescence,injonction aux entreprises publiques,déjà largement déséquilibrées par une politique économique incohérente,de recruter de nouveaux employés.Bref,les concessions sociales consenties par le gouvernement,n'ont d'égal que le vérouillage politique de plus en plus hermétique.
Bien sûr,avec la hausse des prix du pétrole(115 dollars aujourd'hui),le pouvoir algérien à de la marge,mais pour combien de temps encore?
Tout gouvernement,qu'il soit démocratique ou autoritaire,à besoin parfois,et même souvent de prendre des mesures impopulaires dans l'intérêt à long terme du pays et même du Régime,mais il semble bien que le régime algérien ne puisse plus se permettre un tel "luxe".D'où cette politique de fuite en avant actuelle qui est en fait le paroxysme de la non-gouvernance et qui de toute façon ne va pas mener bien loin.
Y a-t-il au sein de ce pouvoir quelqu'un capable de dire "stop!il est temps d'explorer d'autres voies"?Espérons-le,pour l'avenir de nos enfants.

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