mardi 15 mai 2012

Défaite des islamistes en Algérie:un ministre espagnol rend grâce à Dieu

« Grâce à Dieu ! » C’est par cette formule surprenante que José Manuel Garcia‑Margallo, ministre espagnol des Affaires étrangères, a commenté la défaite des islamistes aux élections législatives algériennes. « Grâce à Dieu, la percée très importante des courants islamistes » n’a pas eu lieu comme annoncé, a‑t‑il dit, lundi 14 mai, lors d’une conférence de presse à Bruxelles, selon des propos rapportés par l’agence Europa Press. M. Garcia‑Margallo s’exprimait à l’issue d’une réunion avec ses homologues européens. Selon lui, aucun incident notable n’a été enregistré lors de ces élections. Il a souligné que les observateurs européens déployés durant le scrutin n’ont enregistré aucun incident notable. Il a également noté le taux de participation « relativement élevé » comparé à ceux enregistrés dans les précédents scrutins. Le ministre espagnol a appelé « l'Union européenne (à) faire un effort pour faciliter » le processus démocratique en Algérie. Selon lui, il y a trois voies possibles pour les pays qui ont connu le printemps arabe : le chemin de la réforme, le chemin de la révolution ou le chemin de la répression. « L’Algérie a choisi, comme le Maroc, le chemin de la réforme », a‑t‑il expliqué. Un chemin qui, même s’il est « plus lent et moins visible », est « plus stable et plus sûr ». La réaction du ministre espagnol est surprenante à plusieurs titres. Elle s’apparente à une ingérence dans les affaires intérieures algériennes. En plus, José Manuel Garcia‑Margallo aurait pu choisir une autre formule moins connotée religieusement pour se féliciter de la défaite des islamistes. Enfin, sa déclaration pourrait être mal perçue dans plusieurs pays arabes où les islamistes ont remporté des élections. Particulièrement au Maroc, principal partenaire de l’Espagne dans la région du Maghreb. (tsa-algerie.com)

Au secours!Kim Il Sung est de retour!

Tentant de donner une explication à l'ecrasante victoire du FLN lors des élections législatives n'a rien trouvé de mieux que d'affirmer "qu'en votant FLN,les électeurs ont plébiscité le président de la République, incarnation de la légitimité historique, garant de la sécurité actuelle et source des futures réformes et du changement" .Rien que ça!On n'est pas loin des "Cher dirigeant" et au "Génie des Carpates" chers à Kim Il Sung et à Ceaucescu. Poussant plus loin le ridicule,DOK trouve une explication toute faite au taux d'abstention officiel élevé:"ans ce taux, il y a l’abstention volontaire qui est le boycott et l’abstention pour raisons de force majeure qui, elle, est involontaire et peut être liée à des circonstances données : absence d’inscription, personnes en déplacement et d’autres incapables de se déplacer, d’autres pour des raisons sociales (cas de la femme en milieu rural), etc".En effet 58% de la population algérienne sont soit des estropiés incapables de se déplacer,soit des gens qui ont la bougeotte!

Elections Made in Algeria

Ceci est une histoire purement fictive.Cependant,toute ressemblance avec des événement ou des personnes réelles vivantes ou disparues est loin d'être le fruit du hasard. L'histoire a lieu dans les années 90 dans une capitale africaine à l'occasion d'un sommet de l'UA.Le président de l'époque Liamine Zeroual venu assister au sommet rencontre en tête-à-tête dans son lieu de résidence l'homme fort de RDC(Ex-Zaire) Laurent-Désiré Kabila.Durant l'entretien,Zeroual remarque que son interlocuteur est inquiet et se résout à demander à son hôte la raison de sa gêne.Kabila lui répond "Vous n'êtes pas sans ignorer Monsieur le Président que je dois organiser des élections présidentielles dans quelques mois et j'ai très peur de les perdre"."C'est tout?" lui rétorque le président algérien."Pas de problème!j'ai la solution à vos soucis".Le lendemain,en rentrant en Algérie,la première décision que prend Zeroual est d'envoyer une équipe de spécialistes de la fraude électorale du ministère de l'intérieur pour épauler son ami congolais.Le lendemain des élections présidentielles congolaises,le président algérien réçoit à cinq heures du matin un appel hystérique du président congolais:"Tu sais Zeroual,l'équipe de spécialistes des élections que tu as envoyé,c'est de la merde!On vient juste de terminer le dépouillement des urnes et c'est toi Zeroual qui arrives en tête".

dimanche 22 avril 2012

N.Boukrouh joue à Madame Soleil

La guerre entre l'Iran et Israel aura lieu et elle se traduira par une défaite de l'Iran.C'est le pronostic sans appel rendu par Noureddine Boukrouh dans sa chronique intitulée "Culture théocratique et bombe atomique".La raison d'une telle certitude?Notre intello-maison n'est pas allé la chercher très loin:"L’Iran ne peut pas gagner cette guerre si elle survenait, car, nonobstant son bon droit et sa contestation légitime d’un droit international à géométrie variable, il n’en a pas les moyens. Il eut fallu qu’il possédât des rabbins au lieu de ses ulémas «infaillibles»".Gentes dames et messieurs du monde musulman,aplatissez-vous si vous voulez échapper à l'hécatombe,c'est N.Boukrouh qui le dit,ou mieux encore faites vous juifs!

samedi 21 avril 2012

Un El Moudjahid en berbère:nouvelle revendication des berbéristes

Franchement,que penser de cette nouvelle exigence,à part qu'elle est un signe de désespoir? Pourtant,il n'y a aucune loi qui interdit la parution de journaux berbérophones en Algérie,mais il semble que les berbéristes soient prêts à se battre et à militer pour leur idéal,mais à condition que cela soit avec...l'argent public!Qu'on s'entende bien:en tant qu'algériens,ils ont parfaitement le droit de réclamer à l'Etat des aides et des subventions pour leur cause,mais engager son propre argent pour la faire avancer est un signe qui ne trompe pas sur le degré d'engagement et de foi qu'on témoigne pour l'objet de son combat. Revendiquer la création d'un journal public berbérophone,c'est non seulement demander le gaspillage des deniers publics dans une entreprise vouée à l'échec(voir les cas des journaux publics El Moudjahid et Echaâb lourdement déficitaires et subventionnés par de généreux annonceurs étatiques et que de plus personne ne lit),mais c'est aussi avouer à demi-mot qu'aucun collectif de journalistes ou homme d'affaires militant pour la cause berbère n'est aujourd'hui prêt à mettre son argent pour lancer un journal privé d'expression berbérophone tout simplement par manque de...lecteurs,et ça ni Bouteflika,ni Belkhadem,ni Ouyahia ni peuvent rien.

lundi 9 avril 2012

Les délires bellicistes de Mâamar Farah

Voici un "billet" va-t-en-guerre,chauvin,arrogant et xénophobe qui mériterait à juste titre de figurer dans n'importe quel torchon d'extrême-droite européen,mais qui est publié à la Une d'un journal algérien qui se prétend républicain,démocrate et humaniste!
Provocation de Belmokhtar qui «visite» notre consulat de Gao… Confirmation du caractère religieux de ces groupes terroristes (application de la Charia)… Nouvelles peu rassurantes des six otages algériens enlevés par le Mujao (qui a déjà fait exploser la gendarmerie de Tam) : c’est une véritable déclaration de guerre à notre pays ! Nos réponses diplomatiques, politiques, militaires ne sont pas à la hauteur des défis qui nous sont lancés ! Ce pays est grand physiquement, moralement, culturellement ; il est immense par ses horizons, son souffle, ses espaces, ses richesses. Que nos dirigeants s’élèvent et s’élèvent encore pour atteindre les cimes de Tinhinan, Chélia et Lalla Khadidja ! Hier, j’ai rêvé à un commando algérien à bord d’hélicoptères, libérant nos diplomates et les otages européens ; j’ai rêvé aux envoyés spéciaux des chaînes d’info algériennes ; j’ai rêvé aux discours fermes et solennels ; j’ai rêvé à une déclaration commune des partis, j’ai rêvé au défilé militaire du 5 Juillet prochain. Osez, bon sang ! Osez et votre peuple ira voter ; osez et nous serons tous là pour fêter les cinquante années de l’Algérie nouvelle : riche, fière, digne, ambitieuse, juste, solidaire et toujours révolutionnaire ! Chiche ? Mâamar Farah.

samedi 7 avril 2012

Algérie-Qatar:les oublis d'Elwatan

Commentant la visite-surprise du chef de l'armée qatarie en Algérie,le journal Elwatan se hasarde à écrire que "les armées des deux pays n'ont pas pour habitude de collaborer".Pour un journal se prétendant "de référence",on était en droit de s'attendre à un peu plus de sérieux.Une petite recherche dans les archives du journal ou même sur google avant d'écrire cet article aurait permis à Zine Cherfaoui,l'auteur de l'article,de découvir qu'en 2001 le Qatar a acheté pour le compte de l'Algérie pour sept millions de dollars de matériel militaire.C'était l'époque où l'Algérie était,du moins officiellement,soumise à un embargo sur les ventes d'armes de la part de la plupart des pays occidentaux.il aurait aussi appris que le général Lamari a visité plusieures fois ce pays en sa qualité de chef -d'Etat-major de l'armée et qu'il "y aurait même noué des amitiés" selon le journal en ligne dna.

dimanche 11 mars 2012

Boukrouh,encore et toujours

N.Boukrouh revient à la charge,toujours dans le Soir d'Algérie(dimanche 11 mars 2012) dans une "reflexion" intitulée "les valeurs et les nations".Cette fois,je ne vais pas m'évertuer à répondre point par point à ses élucubrations,mais de relever une grossière erreur dans sont article.Une erreur qui pourrait sembler de prime abord très mineure,mais qui en fait détruit tout son laborieux argumentaire.En effet,N.Boukrouh écrit dans son article après avoir énuméré ce qu'il considère les valeurs de l'occident "Si on avait besoin d’une caution islamique pour admettre ce raisonnement, il n’y aurait a pas de meilleure que celle provenant du Prophète qui a dit : «Un Etat croyant mais injuste ne peut pas durer ; un Etat incroyant mais juste peut durer.»".Le problème,c'est que cette citation n'est pas un hadith du Prophète(saws).En fait son véritable auteur n'est autre qu'Ibn Taymiyya,père fondateur du salafisme et bête noire de Noureddine Boukrouh!Poussant le ridicule encore plus loin,il écrit quelques paragraphes plus loin:"maginons le Prophète revenu incognito parmi nous, et répétant devant un auditoire islamiste ce qu’il a dit dans le hadith cité plus haut. Il serait excommunié sur-lechamp".Non monsieur Boukrouh,Ibn Taymiyya l'a dit sans qu'il ait été excommunié sur-le-champ,et ces paroles continuent d'être répétées jusqu'à aujourd'hui (il suffit de taper ces mots sur internet pour le vérifier)le plus souvent avec approbation y compris par les salafistes les plus obtus.Une telle erreur serait restée sans réelle conséquence si l'auteur n'avait pas bâti tout un argumentaire en réalité dénué de toute methodologie,sur ce pseudo-hadith.Tentant d'expliquer ce "hadith" l'auteur a recours au fameux livre de l'égyptien Rifaa Tahtawi "l'or de Paris",un livre qui n'a d'un point de vue académique qu'un intérêt purement anthropologique(le premier contact entre un cheikh azharite et la civilisation occidentale moderne)et non théologique ou philologique:"nous allons laisser parler un alem impartial, je veux dire étranger au débat apparu depuis plus d’un siècle sur l’islam et la modernité ou l’islam et la laïcité. Méhémet Ali, le père de l’Égypte moderne, a envoyé en formation en France au début du XIXe un groupe de trente étudiants égyptiens encadrés par un cheikh d’Al-Azhar, Rifâat At-Tahtaoui. La délégation vécut à Paris entre 1826 et 1831, années pendant lesquelles le cheikh apprit le français et s’attacha à étudier les valeurs de cette nation occidentale. De retour en Égypte, il a écrit un livre au long et poétique titre qu’un traducteur, Anouar Louca, a eu la bonne idée de ramener à trois mots, L’or de Paris. On y lit : «Ce qu’ils appellent la liberté et qu’ils désirent est exactement ce qu’on appelle chez nous la justice et l’équité… Le principe constant dans la vie française, c’est une recherche de la beauté, non le faste, l’ostentation des richesses et la vanité… La persévérance des Français à nettoyer leurs maisons et leurs vêtements est une chose extraordinaire… Le théâtre chez eux est comme une école publique où s’instruisent le savant et l’ignorant… » Ce qu’il convient de noter avec attention, c’est que, selon le cheikh, la «liberté» chez les Français équivaut à la «justice» et à «l’équité» dans l’islam. On est donc fondé à en déduire que le terme «juste» employé par le Prophète dans le hadith a le même sens que «liberté» et «équité»".Donc,selon le raisonnement de N.Boukrouh,Tahtawi dit que ce que le mot "Liberté" équivaut chez les français au mot "équité" et "justice"(ce qui est évidemment à démontrer,Tahtawi a-t-il lu durant ses cinq ans de séjour ce qu'ont écrit Rousseau,Locke,Voltaire,Toqueville et bien d'autres auteurs européens sur la liberté pour en saisir le sens exact?probablement pas),donc,le mot "liberté" équivaut à "justice" dans notre pseudo-hadith.Lamentable.Pour le reste,rien de nouveau,toujours cette tendance à noircir le trait jusqu'à l'exagération pour paraitre profond à défaut d'être cohérent.

samedi 3 mars 2012

El Watan et la touristocratie

Dans son édition d'aujourd'hui(samedi 3 mars 2012)le journal El watan s'invite dans le débat entamé en Tunisie au sujet de la future Constitution dans un article publié à la Une et intitulé "Ennahda veut imposer la charia".Je ne m'attarderai pas sur le contenu très biaisé de l'article sous des airs faussement factuels,mais plutôt sur les deux photos choisies comme illustration pour l'article.La première,placée tout en haut de la page montre des touristes occidentales en short devant une petite boutique de souvenir,et juste en dessus,un "inquiétant" salafiste tenant un megaphone devant sa bouche lors d'une manifestation publique à Tunis.Le "message" subliminal véhiculé est on ne peut plus clair:faire de la charia une source du droit,c'est chasser les touristes.C'est à peine si le vénérable journal algérois "de référence" n'a pas demander d'annuler le résultat des dernières élections pour en organiser de nouvelles auxquelles ne seront autorisés à participer que les touristes étrangers (occidentaux de préférence).Une forme de touristocratie en quelque sorte.

jeudi 1 mars 2012

Le blague du siècle:Miloud Brahimi "une éminente personnalité"

Le ministre de la Communication est tellement à court d'arguments pour nous convaincre du caractère non-liberticide du nouveau code de l'information adopté récemment,qu'il n'a pu trouver mieux que nous révéler que ce code "Cette loi a été revue dans son ensemble par une éminente personnalité connue pour son engagement ancien dans la défense des droits de l’Homme, maître Miloud Brahimi"!avant d'ajouter juste après "ce serait une injure à un grand homme de convictions et de principes".Miloud Brahimi,le larbin du Général Larbi Belkheir un homme de convictions?Ha ha ha ha!

dimanche 26 février 2012

L'armée ne veut plus e^tre appelée "Grande Muette"

Et les contrevenants,il risquent quoi? Le ministère de la Défense nationale (MDN) a indiqué vendredi qu’il serait plus judicieux de nommer l’Armée Nationale Populaire (ANP) par son nom, même quand il s’agit de lui adresser des critiques, estimant que l’expression de « Grande muette », formule utilisée par les médias pour parler de l’institution militaire, ouverte aux médias et aux citoyens, « ne convient point ». « Il serait plus judicieux, notamment pour ceux ayant du respect et de la considération envers cette institution républicaine qui s’est distinguée et tient à demeurer aux côtés du citoyen algérien dans toutes les circonstances, de nommer l’Armée Nationale Populaire par son nom, même quand il s’agit de lui adresser des critiques », écrit le MDN dans une lettre aux médias algériens.Rappelant que l’ANP est la « digne héritière de la glorieuse Armée de libération nationale (ALN), laquelle a payé un lourd tribu pour le recouvrement de la souveraineté nationale, l’indépendance du pays et l’édification d’un Etat fort et moderne », le ministère souligne que l’expression « Grande muette » est inconvenante et qu’elle est en contradiction avec la réalité de l’ANP. « Certains journalistes algériens, par volonté de se distinguer ou par insouciance de lexique, emploient, parfois, cette formule pour parler de l’Armée Nationale Populaire, qui n’a, pourtant, rien d’une +Grande muette+ », lit-on également dans la lettre. La grande ouverture aux médias et aux citoyens, entreprise par l’institution militaire, dans le cadre de sa modernisation, en oeuvrant continuellement à consolider les liens de confiance, de solidarité et de cohésion entre l’ANP et les citoyens est, à ce titre, une preuve de l’ouverture de l’ANP, est-il relevé. La médiatisation de l’ensemble des activités de l’ANP, la publication de communiqués et de mises au point, quand la situation l’exige, la diffusion de reportages sur les différentes composantes et activités de l’ANP, mais aussi l’organisation de portes ouvertes et de journées d’information, où le citoyen peut s’enquérir de près des structures relevant de l’ANP, ses personnels et son matériel, dans la limite de la loi, consacrent la consolidation des liens de confiance, de solidarité et de cohésion entre cette institution et les citoyens, précise la même source. Rappelant également que jusqu’à la fin de la 2ème guerre mondiale, les armées de plusieurs pays étaient privées du droit de vote et d’expression, le MDN a relevé que c’est dans ces conditions d’ »isolement » et de « manque de communication vis-à-vis de la société » qu’est apparu, dans le langage des médias, le qualificatif de « Grande muette ». « Après cette date, le monde a subi de profondes mutations et les militaires recouvrent leur droit de vote et d’expression », ajoute la même source, constatant que la formule « Grande muette » demeurait toujours reprise par certains médias alors qu’elle « devait perdre sa raison d’être ». (APS)

samedi 25 février 2012

Yasmina Khadra et sa double inculture

On apprend avec étonnement à la lecture d'un entretien du journal El Watan avec l'écrivain Yasmina Khadra que ce dernier serait doté d'une "double culture occidentale et arabo-berbère".Tiens donc!A mon humble connaissance,Y.Khadra est né en Algérie,a fait presque toutes ses études en Algérie,et a effectué une longue carrière d'officier de l'Armée algérienne.En plus bien sûr d'avoir vécu la plus grande partie de sa vie en Algérie,du moins jusqu'à ce qu'il soit nommé directeur du CCA à Paris dans les années 2000.Je ne vois donc pas d'où lui serait venue cette prétendue "double culture". Plus loin,Y.Khadra déclare à son intervieweur "Il y a une démission de la part des intellectuels africains lorsqu’il s’agit des problèmes de leur continent".Il s'agit clairement d'un jugement d'ensemble qui nécessite bien sûr d'être examiné au cas par cas pour voir s'il est vrai.Mais ce qui est franchement ahurissant c'est l'explication donnée par notre écrivain à cette supposée réalité:"Cette démission est forcée car, en Occident, on ne s’intéresse pas à ce genre d’écrits".Il y a démission parce qu'en Occident,ce n'est pas intéressant de parler des problèmes de l'Afrique!Comme si,pour s'engager en faveur des problèmes des sociétés dont ces intellectuels sont issus,il faut d'abord "intéresser" l'occident à ces problèmes.On comprend maintenant pourquoi Y.Khadra s'acharne depuis si longtemps à obtenir enfin une reconnaissance de la part des différents jurys des prix littéraires français(qu'il n'arrive toujours pas à obtenir à part un ou deux prix secondaires qui n'arrivent manifestement pas à satisfaire son ego démesuré).Il a tant besoin de cette "reconnaissance" de la part de l'Homme Blanc pour qu'il puisse continuer à "s'engager" .

mercredi 22 février 2012

N. Boukrouh avant et après

Dans une nouvelle contribution publiée dans les colonnes du Soir d'Algérie(19 février 2012) sous le titre très nostalgique de "Avant et aujourd'hui",Noureddine Boukrouh nous prédit péremptoirement que les partis islamistes arrivés au pouvoir par le biais des urnes dans plusieures pays arabes ne parviendront pas à rééditer les performances économiques de l'AKP turc.Il est encore trop tôt pour savoir si le parti Ennahda en Tunisie ou encore les Frères musulmans en Egypte passeront avec succès le "test" de la gestion des affaires de leurs pays respectifs,mais ce qui est certain,c'est que même dans le cas tout à fait envisageable d'un échec de leur gestion, ce ne sera sûrement pas pour les raisons avancées par l'auteur.Pour lui,le succès de l'AKP tient à deux raisons :"la laïcité inscrite dans la Constitution, et les pré-requis nécessités par la perspective d’intégrer l’Union européenne".Pour ce qui est de la laicité,puisque cette dernière constitue en quelque sorte un condition sine qua non,pour la réussite de tout programme économique,pourquoi les partis traditionnels turcs nourris à la mammelle du kemalisme n'ont pas réussi pendant près de 80 ans de gestion directe des affaires de la Turquie à réaliser les prouesses que l'AKP a accompli en douze de pouvoir seulement?Pourquoi a-t-il fallu que ce soit paradoxalement un parti d'obédience islamiste qui "montre" les bienfaits de la laicité kemaliste?C'est comme si on affirmait que le succès d'un parti marxiste était dû à ...l'idéologie libérale!Quant aux "prérequis de l'adhésion à l'UE" qu'il présente comme une des raisons de la longévité de l'AKP au pouvoir,c'est effectivement le cas,mais pas dans le sens que N.Boukrouh le croit:Elle a permis d'éloigner le spectre du coup d'Etat militaire,une "constante" du système kemaliste et dont avait déjà été victime le Refah de Necmettin Erbakan,l'ancêtre de l'AKP en 1997.La perspective de l'adhésion à l'UE a permis l'AKP(surtout au début de son règne) de poursuivre une politique de démantèlement de l'héritage kemalien,une politique qu'il n'aurait jamais pu mener à bout si l'hypothèque de l'intervention de l'armée n'avait pas été préalablement levée.La politique menée par l'AKP ne s'est donc pas faite conformément au système kemalien,comme voudrait nous le faire croire N. Boukrouh,mais à son détriment. Passant ensuite à l'Algérie,l'auteur croit trouver dans l'Histoire récente du pays une période similaire au contexte turc actuel:"En opérant un recul dans l’histoire, on remarque que ces deux contraintes étaient présentes dans l’Algérie coloniale".On savait bien que certains historiens français étaient des nostalgiques de la période coloniale,mais on ne savait pas que certains intellectuels algériens l'étaient aussi!Mais laissons N.Boukrouh poursuivre son raisonnement aussi choquant soit-il pour voir où il veut en venir:"Au sein du Mouvement national qui s’était formé pour combattre le colonialisme, il y avait une composante islamique, l’Association des oulémas algériens. Invoquant le principe de la séparation du culte et de l’Etat, elle a revendiqué pendant des décennies son application au culte musulman afin d’en prendre la charge[...]Vivant sous le régime de la laïcité qu’ils voulaient tourner à leur avantage, les oulémas accomplissaient leur mission sociale et éducative ".Bon,au début,les Ulemas ont revendiqué pendant des décennies l'application de la séparation du culte et de l'Etat(ce qui signifie que cette séparation n'existait pas),mais deux lignes plus loin,et comme par enchantement,il nous dit que les Ulémas "vivaient sous le régime de la laicité"!Le fait est que la loi de 1905 instaurant la séparation en France de l'Etat et du culte n'a jamais été élargi à l'islam et que les ulemas n'ont jamais pu obtenir gain de cause sur la question.Il n'est donc pas vrai que les ulémas ont vécu sous le régime de la laicité et l'ont tourné à leur avantage comme le prétend l'auteur.Suivra ensuite une description longue et idyllique de la société "indigène" du temps de la colonisation.On a presque envie de se "téléporter" immédiatement vers cette époque bénie.On en oublierait presque les 90% d'analphabetes,l'espérance de vie très basse,la misère et ses corollaires,la gale,les poux etc...Poursuivant son "procès à charge" contre les islamistes,il évoque les affrontements entre juifs et musulmans qui eurent lieu en 1934 à Constantine:"Le 5 août 1934, des affrontements d’une grande violence éclatent entre Algériens et juifs à Constantine où un Israélite éméché avait uriné contre le mur d’une mosquée, avant de s’étendre à d’autres villes. Ils se solderont par une vingtaine de morts de part et d’autre. Les oulémas, Ben Badis en tête, ont déployé pendant ces évènements toute leur énergie pour les faire cesser. Bennabi, qui se trouvait à Tébessa, apporte dans ses Mémoires ce témoignage : «Nous nous opposâmes à Tébessa à ce que la minorité juive subisse le moindre dommage. La nuit, nous faisions même une garde sous le balcon d’un certain Moraly que nous pensions être le plus susceptible d’attirer une vendetta. L’imam de la ville fut sublime, rassurant jusqu’à sa porte un malheureux juif attaqué par un voyou… Le cheikh Ben Badis fut durant ces pénibles évènements d’un grand courage et d’une parfaire dignité".avant de tirer la conclusion sous forme de question:"Quel savantissime cheikh, quelle figure intellectuelle arabe ou musulmane ferait aujourd’hui barrage de son corps pour protéger les chrétiens d’Égypte ou d’Irak ? Je n’ose pas parler de juifs".Et tout ça,c'est bien sûr la faute à l'islamisme.Pourtant,à la même époque(1934),une violente vague d'antisémitisme balaiera l'Europe,occasionnant le massacre de millions de juifs.Les islamistes y étaient-ils pour quelque chose?A cette époque,Martin Heidegger,considéré comme l'un des plus grands philosophes du 20e siècle sinon le plus grand était militant du Parti Nazi....Comme on le voit bien,ce n'est pas d'un coté les partisans de la Raison,des Lumières,de la paix et du progrès d'un coté,et les partisans de l'obscurantisme,de la régression et de la barbarie de l'autre,mais les choses sont beaucoup plus compliquées que ça.Il serait utile que M.Boukrouh lise "La Revolution française et la psychologie des révolutions"de Gustave Lebon pour qu'il se rende compte de lui-même que le délire mystique et la barbarie ne sont pas le propre des salafiste fanatiques et que le Règne de la Terreur durant la Révolution française s'est exercé au nom du ...Culte de la Raison.Plus près de nous,le grand ethnologue français Marcel Mauss écrivait :"Durkheim et après lui nous autres,nous sommes,je crois,les fondateurs de la théorie de l'autorité et de la représentation collective.Que de grandes sociétés modernes plus ou moins sorties du Moyen-Age d'ailleurs,puissent être suggestionnées comme des australiens le sont par leurs danses et mises en branle comme une ronde d'enfants,c'est une chose qu'au fond nous n'avons pas prévue.Ce retour au primitif n'avait pas été l'objet de nos reflexions.Nous nous contentions de quelques allusions aux états de foules,alors qu'il s'agissait de bien autre chose".Ces lignes saisissantes ont été écrites dans les années 1930 en pleine montée du nazisme et du fascisme,ce qui montre bien qu'on n'a pas les sociétés modernes et pacifiques d'un coté et les sociétés archaiques et barbare,mais qu'on peut parfaitement avoir une société qui est à la fois très moderne et avancée technologiquement et en même temps barbare.Juste après N.Boukrouh nous sert la théorie du "c'est la faute aux autre" quand il affirme que "L’islam maghrébin était ouvert, tolérant, civilisé, pacifique, jusqu’à l’arrivée de l’islamisme radical importé d’Égypte, du Pakistan et d’Afghanistan à partir des années 1970".Puis juste après:"De tous les pays arabo-musulmans, nous sommes celui qui a payé le plus lourd tribut à cette importation qui, mélangée au populisme et au nihilisme locaux a donné un islamisme de bas étage".D'un coté,les maghrébins sont tolérants,civilisés et pacifiques de l'autres ils sont nihilistes! Après une petite digressions sur les "tartarinades" d'Ahmadinejad,l'auteur retourne au point de départ de son étude:"L’islamisme arabe et l’islamisme turc ne se ressemblent que de loin. A ce que l’on sache, ce dernier n’a pas tué pour arriver au pouvoir ; il n’a pas divisé en deux son peuple ; il n’a pas clochardisé la Turquie, ni enlaidi et attristé sa vie. Il y est arrivé par les voies de la persuasion, de la légalité, de la démocratie et de la rationalité".Depuis quand les politiques,aussi bien en Turquie qu'en Suisse en ou en Suède arrivent au pouvoir par la persuasion et la rationalité?C'est par la rationalité que Sarkozy est allé "siphonner" les voix de l'extrême-droite en 2007 et qu'il s'apprête à appliquer la même tactque en 2012?C'est par la rationalité que G.W.Bush a été élu deux fois président des Etats-Unis grâce aux voix des secteurs les plus conservateurs et les plus religieux de l'électorat américain?Allant plus loin dans son pseudo-raisonnement,il affirme avec assurance que "la laïcité et le tutorat de l’armée l’ont servi plus qu’ils ne l’ont desservi" et que "l’islamisme n’a été qu’un juste retour des choses en considération de ce qu’a fait subir Mustapha Kemal à ce pays".Mais il ne dit pas en quoi le cas turc serait différent du cas tunisien par exemple qui a lui aussi subi près d'un demi-siècle de laicisation forcée sous Bourguiba et Ben Ali et en quoi la victoire du parti Ennahda ne serait pas elle aussi un "juste retour des choses"?Mais en fait,c'était quoi les "réformes" de Mustapha Kemal au juste?Laissons l'auteur lui-même nous les présenter en détail:"Entre 1921 et 1923, il commence par faire adopter par la Grande assemblée nationale une série de lois constitutionnelles disposant que «la base de l’Etat turc est la souveraineté du peuple» et la Turquie «une démocratie parlementaire». Hostile à l’abolition du califat, l’Assemblée lui propose de devenir calife, mais il refuse l’offre avec dédain. Le 3 mars 1924, il lui présente un projet de loi supprimant le califat et imposant la laïcité. Sous la menace des armes, les députés votent le texte. Ceux qui s’y sont opposés, même parmi ses anciens compagnons, ont été pendus ou fusillés. Ayant désormais les mains libres, il entreprend une tâche que peu d’hommes dans l’Histoire ont osée : changer l’âme d’un peuple, le couper de ses racines spirituelles et historiques, le vêtir d’une identité qui n’est pas la sienne, lui inculquer autoritairement des gestes et des habitudes étrangers à sa nature. Il abroge la législation ottomane inspirée de la chariâ et la remplace par le code civil suisse, le code pénal italien, et le code de commerce allemand. Il interdit sous peine d’emprisonnement l’usage des salutations islamiques (salamou alaïkoum) et toute expression de la culture arabe (littérature, poésie, musique, danse…). Il promulgue une loi assimilant le port du fez (tarbouche rouge) à un «attentat contre la sûreté de l’Etat», remplace le vendredi par dimanche comme jour de repos, et le calendrier arabe par le calendrier européen. Il fait fermer les mosquées, interdire les livres religieux, coupe toute relation avec les Arabes et se tourne complètement vers l’Occident. Il donne une année à la nation pour s’habituer à écrire en caractères latins la langue turque qui utilisait jusqu’alors les caractères arabes. Ces transformations radicales sans précédent furent menées en moins de quatre ans et se soldèrent par la mort de dizaines de milliers de récalcitrants".On ne voit pas très bien où se trouve la "persuasion,la légalité et la rationalité" tant chantés par le sieur Boukrouh dans ce chapelet de mesures(ou plutôt d'interdictions et d'injonctions),mais peut-être ne sont-ils valables que lorsqu'ils s'agit de dénigrer à tout va les islamistes?Poussant le grotesque plus loin,il assène que"Ataturk a sauvé la Turquie et en a fait une nation moderne, libre et souveraine".Il l'a rendue libre et souveraine en forçant ses député à adopter ses "réformes" sous la menace des armes et en massacrant des dizaines de milliers de "récalcitrants"(de simples musulmans attachés à leur foi)?N.Boukrouh écrit lui-même qu'Ataturk "s’est essayé à quelque chose d’irréalisable : on ne change pas de force l’âme d’un peuple ; une âme n’est pas un organe qu’on peut remplacer par un autre".Comment peut-il s'essayer à quelque chose d'irréalisable(changer de force l'âme d'un peuple)et être à l'origine du succès d'un parti qui s'est justement atellé à défaire ce que le kemalisme a érigé pendant huit décennies de règne sans partage?

mardi 7 février 2012

"Toutes les civilisations ne se valent pas":Regard croisé entre la France et l'Amérique

Le ministre de l'intérieur français vient de nous apprendre que "Contrairement à ce que dit l'idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas. Celles qui défendent l'humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient. Celles qui défendent la liberté, l'égalité et la fraternité, nous paraissent supérieures à celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique".On n'a pas besoin d'être un expert en politique intérieure franchouillarde pour comprendre que "les" civilisation visées c'est la civilisation islamique(celle qui accepte la tyrannie,la minorité des femmes etc..) et la civilisation occidentale(celle défendant bien sûr la liberté,l'égalité et la fraternité).Il serait donc intéressant de reproduire ici deux extraits de regards croisés entre la France et les USA publiés dans le sillage de la sulfureuse affaire DSK.Le premier est celui du philosophe français Pascal Bruckner et le second est celui de la correspondante à Paris du magazine américain Newsweek,Joan Juliet Buck.Commençons par celui de P.Bruckner:
L'Amérique du Nord, à l'évidence, a un problème avec le sexe qui vient de son héritage protestant mais elle veut en plus donner des leçons au monde entier. Laqualifier de puritaine ne suffit pas car c'est un puritanisme retors, d'après la révolution des mœurs, qui parle le langage de la liberté amoureuse et coexiste avec une industrie pornographique florissante. C'est très exactement un puritanisme lubrique : à quoi ont servi les affaires Clinton ou DSK ? A condamner l'érotisme pour mieux en parler, à se pourlécher des semaines, des mois durant de détails croquignolets, à évoquer la fellation, la semence, les organes génitaux avec une gourmandise faussement indignée. La jubilation obscène avec laquelle Kenneth Thompson a évoqué le vagin "agressé" de sa cliente Nafissatou Diallo est révélatrice à cet égard. Dira-t'on que dans le cas de Bill Clinton, c'est le mensonge qu'on a sanctionné plus que la passade avec la stagiaire de la Maison Blanche ? C'est évidemment faux puisque Georges Bush a menti sur les armes de destruction massive en Irak, supercherie infiniment plus grave, et n'a pas été inquiété pour cela. Eut-il couché avec son assistante, on l'eut immédiatement condamné aux galères, à la roue, au fouet. Mais les crimes de sang sont moins graves, apparemment, que les outrages conjugaux. [...]Il s'est passé en effet aux Etats-Unis un phénomène singulier qui n'a pas touché l'Europe : l'alliance du féminisme et de la droite républicaine, ultra conservatrice. Ces deux forces se sont unies, au nom d'intérêts différents, pour refermer le couvercle ouvert par les années 60-70. Voilà pourquoi tant d'intellectuelles féministes, telle une Joan Scott spécialisée dans le frenchbashing, sont devenues de purs et simples propagandistes du département d'Etat, chargées de promouvoirurbi et orbi l'American way of life. Cela explique l'ambiance de maccarthysme moral qui touche là-bas les choses de l'amour et dont les Américains les plus lucides s'alarment depuis longtemps. Dès le début des années 90, pour tout professeur étranger venant enseigner à l'université, de strictes consignes furent édictées : ne jamais recevoir une étudiante dans une pièce fermée à moins d'enregistrer la conversation, ne pas prendre l'ascenseur seul avec l'une d'elles et bien entendu ne pas entretenir une relation avec une femme de la faculté, même majeure et consentante, sous peine de renvoi immédiat. Les relations de travail dans les bureaux sont elles-mêmes assujetties à un certain nombre de règles : éviter les tenues trop seyantes, les conversations équivoques, les propos déplacés, s'engager à ne pas nouer de relations intimes entre collègues à moins de lesconclure par un mariage. On se souvient peut-être de cette université de l'Ohio qui avait tenté au début des années 90, appuyée par la principale organisation féministe de l'époque, de promulguer une charte réglementant l'acte intime entre étudiants : ceux-ci devaient en prévoir par écrit toutes les étapes jusqu'au moindre détail, toucher ou non les seins, enlever le corsage et faire enregistrer ce programme devant un responsable. La proposition, heureusement, ne fut pas retenue. Cette codification folle est le lot d'une société paniquée, dépourvue de toute culture amoureuse et qui veut imposer une police du désir à tous.
Et maintenant,celui de Joan Juliet Buck:
Anne Sinclair est trop influente et trop intelligente pour être une victime, mais son comportement irréprochable laisse perplexe des deux côtés de l'Atlantique. Sa meilleure amie, Elisabeth Badinter, a publiquement rejeté l'idée que la fidélité soit un élément important du mariage. N'empêche, commente une femme de la haute société française, "si elle voulait qu'il soit président, il fallait qu'elle le mette sous tranquillisants". Mais on ne peut comprendre Anne Sinclair sans tenir compte du fait que la France est une société très sexualisée, où même repousser des avances obéit à des règles et rituels. Les jeunes femmes savent jouer le jeu de ce que l'on appelle "la séduction*", les journalistes couchent avec des hommes importants parce que c'est marrant et parce que comme ça, disent-elles, les sources sont contentes. "Je me le suis fait", racontent beaucoup d'entre elles, "histoire de m'amuser un peu". Les Françaises savent comment repousser les avances en plaisantant ou en giflant de façon métaphorique. Le droit de cuissage*, ou droit de déflorer les vierges, était une prérogative des seigneurs et l'est toujours. Trousser une domestique a un nom en français : on parle d'amours ancillaires*. Ce qui s'est passé dans la suite 2008 a souvent provoqué la même hilarité que les pièces de Feydeau, où le maître besogne la servante entre deux portes pendant que sa maîtresse l'attend dans une chambre et son épouse dans une autre. [l'envers du décor, c'est que] seul l'homme prend du bon temps : dans les usines et les stations-service, les secrétaires font plaisir à leur patron pour garder leur travail. En France, les femmes n'ont pas eu le droit d'ouvrir un compte en banque avant 1943, ni de voter avant 1944. L'avortement a été légalisé en 1975, mais il a fallu pour cela que 343 femmes – dont Jeanne Moreau, Simone de Beauvoir et Catherine Deneuve – disent dans Le Nouvel observateur qu'elles y avaient eu recours. Leur texte a été baptisé Le Manifeste des 343 salopes. Le mot salope est souvent utilisé au lit par les hommes français pour exciter leur partenaire ou s'exciter eux-mêmes. Et aussi pour désigner ce que nous appelons aux Etats-Unis une pute.
En effet,toutes les civilisations ne se valent pas.Il en est qui sont plus trash que d'autres.

dimanche 29 janvier 2012

Ouverture de l'audiovisuel en Algérie:une chaine 100% chtih ou rdih

Baigné de lumière, dans le célèbre immeuble Algéria, 137 ter boulevard Colonel Krim Belkacem, ex-Télemly, le siège administratif de la télévision El-Djazairia, s’étend sur pas moins de 260 m2. Balcon filant, vue sur le jardin et son charmant petit kiosque, cuisine, salle de bains… un cadre de travail idéal pour l’équipe de cette chaîne de télévision financée par des capitaux 100 % algériens. Quelques étages plus haut, le studio d’enregistrement, la partie technique de la chaîne, une grande salle de réunion, d’autres bureaux. Beaucoup de blanc, de clarté, du carrelage, de l’espace. Un designer d’Alger doit venir très prochainement proposer ses idées pour donner une identité visuelle forte et cohérente aux locaux. Codirigée par Karim Kardache, également patron de l’agence Full Media, et le producteur Riad Redjdal, créateur en 2004 de Studio 7 Productions, célèbre notamment pour l’émission Saraha Raha, El-Djazairia est encore dans sa phase expérimentale. « Février sera un mois intense de tests techniques et de tournages ! », explique Karim en faisant faire le tour du propriétaire, ce matin-là, malgré la nuit blanche qu’il a passée la veille à travailler. Au détour d’un couloir, nous croisons Bahia Rachedi, en pleine réunion avec quatre jeunes femmes. La célèbre comédienne rejoint la chaîne pour y animer une émission sur les femmes… sans tabou et interdite aux hommes ! Karim et Riad, amis de longue date, attachés au même quartier, entre Mohammed V et Télemly, ont porté ce projet comme on porte un enfant. Ils y ont investi leurs propres économies, leur énergie, leur créativité. Aujourd’hui, la chaîne produit en interne deux émissions : celle de Bahia Rachedi, et l’émission phare de la chaîne, qui y apportera son identité et sera diffusée en prime time, enregistrée dans un studio en décor fixe, prêt à accueillir son public, dans un hangar de 1 680 m2 en banlieue d’Alger : « Nous gardons la surprise sur le nom de l’émission, mais je peux vous dire en toute modestie qu’elle ressemblera au Grand journal de Canal + ! » s’enthousiasme Karim. Des noms comme ceux de Lofti Double Kanon, Sofiane Dani ou encore Amine Zaoui ont rejoint l’équipe pour composer un cocktail entre le divertissement, l’information et la culture. La première année, la nouvelle chaîne créera soixante emplois fixes. Elle devrait ensuite générer mille cinq cents emplois directs et indirects. Diffusée sur Nilesat, l’un des satellites les plus populaires en Algérie, El-Djazairia couvrira l’Afrique du Nord, le Proche-Orient mais aussi l’Europe. Les programmes de la chaîne seront totalement diffusés en arabe algérien, pour toucher un large public. Les jeunes patrons ambitionnent de faire une télévision « projetant une vision moderne, jeune et positive, véhiculant joie de vivre, tout en restant vraie et authentique ». À leur image. Karim Kardache croit fort aux potentialités de son pays et insiste sur la nationalité « 100 % algérienne » de sa télévision. « Dès que la loi sur l’ouverture de l’audiovisuel au privé entrera en vigueur et qu’un cahier des charges précis sera défini, nous déposerons notre dossier. Il n’y a pas de raisons pour qu’on ne soit pas éligible », espère-t-il. Le gouvernement n’a fixé aucun calendrier pour la mise en œuvre effective de cette ouverture au privé. Le lancement officiel de la grille des programmes d’El-Djazairia est attendu quant à lui pour le 15 mars 2012. (tsa-algerie.com)

jeudi 26 janvier 2012

Classement mondial de la liberté de la presse:l'Algérie parmi les cancres de l'Afrique

Pas du tout honorable même avec quelques places de gagné. L’Algérie loge à la 122e place dans le classement mondial de la liberté de la presse pour l’année 2011, établi par l’organisation reporters sans frontières (RSF) et dont le rapport a été rendu public mercredi 25 janvier. L’Algérie est donc coincée entre le Zimbabwe du despote Robert Mugabe (121) et le Tadjiskan de l’autocrate Emomali Rakhmon. Certes l’Algérie gagne certes 11 places par rapport à 2010 (133é), mais elle reste dans les strates reculées du tableau qui compte 179 graduations. Reporters sans frontières, qui a fait l’économie d’un long commentaire s’agissant de la situation de la liberté de la presse en Algérie, a expliqué que cette remontée dans le classement est du au fait que, durant l’année écoulée, il a été noté une diminution du nombre de procès intentés aux journalistes. A l’évidence, l’organisation de François Julliard n’a pas élargi le spectre de son observation aux contraintes juridiques et politiques qui entravent de façon notable l’exercice du métier de journaliste en Algérie ainsi qu’aux autres formes de pressions que subissent les médias. Diminution de procès Si les autorités ont fait adopter en décembre 2011 une nouvelle loi sur l’information, celle-ci est largement décriée par les professionnels. Par ailleurs, la publicité relevant du secteur public continue d’être distribuée d’une manière totalement opaque, en fonction du degré de docilité des titres. Malgré un foisonnement des publications – l’Algérie compte plus de 60 quotidiens en arabe et en français -, en dépit de la santé insolente de plusieurs journaux grâce aux revenus publicitaires, des journalistes continuent d’être sous payés, mal logés, souffrent de manque de formation, voire d’absence totale de formation à l’intérieur ou à l’extérieure du pays. Arsenal allégé Poussé par les vents de révoltes qui ont secoué le monde arabe et qui ont provoqué la chute de trois dictateurs, le pouvoir algérien a concédé quelques allégements dans l’arsenal juridique liberticide, toutefois cela est resté très largement en deçà des attentes. La dépénalisation du délit de presse et la promulgation par la suite d’une nouvelle loi organique relative à l’information, présentées comme une rupture d’avec l’ordre ancien, ne sont en fait qu’une reformulation actualisée des anciennes balises juridiques solidement disposées devant l’émancipation de la liberté de la presse. Sanctions financières Le maintien de la sanction financière lourde à l’encontre des journalistes qui se seraient rendus « coupables » de délit de diffamation en atteste. La règle du droit n’établit-elle pas que celui qui ne peut s’acquitter de son amande est bon pour les geôles. Cette règle s’applique valablement pour les journalistes qui, du point de vue de la nouvelle loi et des dispositions du code pénal amendé, portent seuls la responsabilité pénale de leurs écrits, à l’exclusion des patrons de presse et des rédacteurs en chefs qui, dans l’ancienne loi, étaient poursuivis solidairement. L'Algérie mieux que la Tunisie et le Maroc Par ailleurs, l’Algérie ne pouvait qu’être mal classée en matière de liberté de la presse, dès lors les médias audiovisuels, radios et télévision, demeurent le monopole exclusif de l’Etat. Petite consolation : comparée à ses deux voisins de l’est et de l’ouest, l’Algérie est mieux classée. Dans le classement établi par RSF, le Maroc a dégringolé de 3 petites places, passant de la 135e place en 2010 à la 138e en 2011. Egalement mal classée, la Libye, qui a accomplit sa révolution en dégageant le colonel Kadhafi, a progressé de 6 places, se haussant à la 154 place alors qu’elle occupait la 160e place en 2010. RSF souligne que cette avancée en Libye est du à l’impact de la révolte populaire qui a permis l’éclosion de la presse à l’est du pays. La Tunisie a fait un bon considérable, en quittant la 164e place en 2010 (sous Benali) pour loger à la 134e. L'Egypte dégringole La révolte n’a cependant pas eu les mêmes effets positifs sur la liberté de la presse en Egypte. Le pays des pharaons perd 39 places, passant de la 127e à la 166e place. Les agressions contres les journalistes, surtout les viols place Tahrir y sont certainement pour quelque chose dans ce classement. Le classement de RSF encense enfin le Cap vert et la Namibie qui sont parvenus à se classer parmi les 20 premiers pays où la liberté de la presse n’est pas un vain mot.(dna-algerie.com)

mardi 17 janvier 2012

Mohand Bakir à la rescousse du soldat Hassan Remaoun et du général Nezzar

La pétition de soutien à Khaled Nezzar lancée par une poignée de pseudo-intelectuels "démocrates"(je me demande comment on peut demander à son gouvernement de faire pression sur la justice d'un pays étranger et se proclamer en même temps démocrate)et de thuriféraires du pouvoir militaire continue de faire des vagues.Cette fois,c'est Mohand Bakir qui vient dans les colonnes du Soir d'Algérie(17 janvier)à la rescousse de Hassan Remaoun après la publication d'une réponse du sociologue Lahouari Addi dans le même journal. Mon but n'est pas de défendre Lahouari Addi(il est infiniment plus qualifié que moi pour le faire),mais de démonter son pseudo-argumentaire et de montrer que le"caractère partisan étroit, dissimulé et camouflé "dont il accuse Lahouari Addi,s'applique à merveille à sa personne et transparait clairement à travers les lignes de son article. Pour commencer,M.Bakir prend soin de souligner " la pertinente condamnation [par L.Addi]du principe de la torture et du rejet sans appel qui en découle",avant d'ajouter quelques lignes plus loin qu'il"a absolument raison d’affirmer que l’État algérien, dans le traitement de la violence islamiste, devait, et doit, s’interdire tout recours à la torture".Le problème,c'est qu'il ne s'agit pas ici de savoir si l'Etat algérien a le droit ou non de recourir à la torture,mais de savoir si effectivement il l'a utilisé dans sa guerre contre les islamistes armés?Apparemment la question est très gênante pour M.Bakir,c'est pour cela qu'il préfère s'en tenir à des principes généraux. M.Bakir affirme par ailleurs que "l’antagonisme entre les droits de l’homme et l’islamisme est essentiel. Elle n’est pas dans les formes, ou les aspects de détails, elle est dans l’essence même de chacun des deux corpus".Remarquez bien ici qu'il dit "islamisme",non pas l'islamisme salafiste,ou bien l'islamisme djihadiste,non il s'agit de l'islamisme tout court,tous courants confondus.Je ne vais pas m'efforcer ici de "démonter" cette affirmation péremptoire et définitive qui ne souffre aucune nuance dans les propos,mais je vais tenter d'en cerner toutes les implications.L'auteur a commencé d'abord par invoquer l'article 30 de la DUDH comme d'autres invoqueraient des versets coraniques qui stipule que "Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un État, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d'accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés.Et comme l'islamisme(toutes tendance confondues) est "par son essence même" opposé aux droits de l'homme,il devient légitime d'interdire tous les mouvement politiques se réclamant de ce courant,même quand ils affichent clairement leur attachement à la légalité.Dans ce cas,que faire des millions d'électeurs (entre 40 et 65% de l'électorat)qui ont voté pour les partis islamistes en Tunisie,en Egypte ou au Maroc et très probablement aussi en Algérie de l'aveu même de personnalités qui n'ont rien d'islamiste(comme Miloud Brahimi)?Faut-il dans ces conditions introduire une sorte de "vote censitaire" idéologique dans lequel seule une partie de la population est autorisée à voter?Par exemple comment faire dans le cas de l'Algérie dont 60% des citoyens d'après un sondage publié par El Watan et Elkhabar d'aujourd'hui disent ne pas être opposés à la charia comme source de législation?Faut-il décréter que le peuple est "par essence" opposé aux principes des droits de l'homme?Mais peut-être que que M.Bakir est adepte de la doctrine mise en place par le pouvoir algérien depuis 1992 à l'égard des islamistes:ils ont le droit de participer aux élections,mais ils n'ont pas le droit de les gagner? Croyant avoir trouvé la "preuve" de la différence essentielle entre ce qu'il appelle "les souverainismes tatillons"(comme celui incarné par Nezzar et la clique des janvieristes), et l'islamisme,M.Bakir écrit "Il faut reconnaître qu’il y a bien plus de facilité à porter atteinte aux droits naturels des individus dans les systèmes théocratiques (Iran, Afghanistan, Pakistan, Soudan, Arabie saoudite…), qu’en Algérie par exemple".Les 250 000 morts de la décennie rouge tout comme les milliers de disparus,les villages de montagne bombardés au napalm ne sont sûrement pas de l'avis de Mohand Bakir.Monsieur Bakir ne le sait peut-être pas,mais au Pakistan et malgré les nombreux coup d'Etat qui ont jalonné son Histoire,l'Armée n'a jamais tenu les rênes plus de quelques années d'affilée avant de restituer le pouvoir à des gouvernements élus démocratiquement,contrairement au "souverainisme tatillon" des militaires algériens au pouvoir depuis 50 ans,et qu'en Iran,des élections relativement libres et sans fraude se sont succédées jusqu'à 2009,date de la réelection contestée d'Ahmadinejad.On ne peut pas en dire autant des élection "à la Naeglen" des "souverainistes tatillons" algériens.

dimanche 15 janvier 2012

Pour quoi,n'en déplaise à H.Remaoun,je ne me sens nullement concerné par les tribulation genevoises de K.Nezzar

Qu'y a-t-il de plus détestable que les élucubrations patriotardes d'un partisan opportuniste et corrompu du pouvoir?Tout simplement les élucubrations patriotardes d'un "universitaire",chercheur en sociologie et auto-proclamé intellectuel démocrate. L'universitaire et sociologue Hassan Remaoun vient de publier une tribune successivement dans le Soir d'Algérie(jeudi 12 janvier 2012)et dans Liberté(samedi 14 janvier) tentant "d'expliquer" par une argumentation spécieuse son soutien au Général à la retraite ex-ministre de la Défense Khaled Nezzar dans ses démelés avec la justice suisse.S'il s'agissait d'un texte "pondu" par un simple journaleux cireur de pompes,il n'aurait même pas mérité qu'on s'y attarde outre mesure,mais puisque l'auteur se cache sous les oripeaux du savoir académique,essayons de lui répondre point par point pour montrer que son prétendu "argumentaire" n'en est pas un. 1.L'auteur commence par se lamenter sur le fait "Ni les autorités helvétiques, ni celles de bien d’autres pays n’avaient à l’époque cherché à comprendre ce qui se passait chez nous durant plus de dix ans pour s’inquiéter des droits de l’homme." Mais qu'en sait-il au juste?A-til eu accès aux télégrammes envoyés par les représentations diplomatiques suisses ou occidentales basées à Alger à leurs gouvernement?Ne sait-il pas que dans ces pays,les agents diplomatiques ont pour mission d'être les yeux et les oreilles de leurs pays respectifs et de fournir une image aussi fidèle que possible de la vie politique,économique et sociale du pays en question non pas pour les beaux yeux des citoyens de ce pays comme semble le croire naivement M.Remaoun,mais pour y défendre leurs intérêts ? 2.L'auteur déplore ensuite le fait que "C’est la seconde fois que le général Khaled Nezzar est interpellé lors d’un voyage à l’étranger" tout en s'abstenant de signaler que la première fois,il a en fait été ex-filtré à la dernière minute et à la demande des autorités françaises alors qu'il se trouvait en pleine conférence de presse à Paris pour ensuite être embarqué à l'aéroport militaire du Bourget dans un avion spécial envoyé en catastrophe par le pouvoir algérien.C'est seulement plusieures mois plus tard,et une fois que les autorités françaises ont pris des dispositions pour qu'un tel "incident" ne se répète plus que notre vaillant général a osé fouler le sol français.Cet épisode peu glorieux des relations entre l'Etat français et le pouvoir algérien,loin d'être un cas avéré de paternalisme comme tente de l'insinuer H.Remaoun est en réalité une illustration flagrante de la connivence malsaine entre le gouvernement français et ses ex-colonies au détriment des intérêts de leurs peuples.La justice française,c'est connu,n'a jamais fait preuve d'indépendance à l'égard du pouvoir politique,et les initiatives "intempestives" du juge qui a examiné les plaintes contre Nezzar ont très vite été "rectifiées" par son gouvernement. Poursuivant son délire,notre éminent universitaire affirme péremptoirement que"Nous pensons que, sans véritable preuve palpable, des résidus de l’ancien FIS ou d’autres organisations annexes, soutenus par des ONG souvent autoproclamées, parfois rétribuées par des États ou par des fondations peu crédibles, instrumentalisent les justices européennes qui voient là un moyen d’exhiber un blason de “défenseurs” des droits de l’homme".Notre Socilogue "pense" sans avoir accès ni au dossier de la plainte ni à celui de la justice suisse qu'il n' y a "aucune preuve palpable".Il me fait penser à un autre "éminent" intellectuel Rachid Boudjedra pour ne pas le nommer qui,en apprenant que le grand sociologue français Pierre Bourdieu s'était joint à un appel lancé par des intellectuels pour demander une enquête internationale sur les massacres de populations civiles s'est demandé"pourquoi,il ne m'a pas consulté avant de signer cet appel?". S'enfonçant encore plus,Hassan Remaoun,évoque le "deux poids,deux mesures" de la justice suisse,au sujet de l'affaire Hannibal Kadhafi,mais s'abstient encore une fois,de préciser que le gouvernement suisse a fait marche arrière après la prise en ôtage de plusieures ressortissants suisses en Libye.Est-ce le type de réaction qu'il attendait des autorités algériennes lorsqu'il s'offusquait au début de sa contribution sur l'absence de réaction de celles-ci? Poussant le ridicule plus loin,et jouant les tiers-mondistes il dénonce le fait que cette justice " ne s’attaque pas (..)aux Bush, Cheney, Sharon et autres, alors en fonction au moment où les violations des droits humanitaires les plus élémentaires étaient commises à Abu Ghreib en Irak, à Guantanamo, en Palestine ou au Liban".C'est sans doute vrai,mais les Bush,Cheney et Sharon,ne vont pas en Suisse "pour consulter leur psychothérapeute sur la façon de s'arrêter de fumer".Quand on a l'habitude de se rendre en Suisse pour son chocolat,ses montres Rolex,ses banques discrètes et peu regardantes sur les origines des fonds qu'on y dépose,il faut bien s'habituer à deux ou trois travers de son système judiciaire,comme par exemple une petite procureure fédérale qui n'en fait qu'à sa tête et qui n'hésite pas à envoyer en taule un ex-potentat du Tiers-Monde.Ce n'est pas la Suisse qui est allée chercher Nezzar,c'est Nezzar qui s'est rendu de son plein gré en Suisse.Il n'avait qu'à assumer. 3.Nous sortant l'argument ,usé jusqu'à la corde de la souveraineté nationale,H.Remaoun écrit "Ce n’est pas parce que nous n’avons malheureusement pas encore des institutions toujours performantes, sur le plan judiciaire notamment, et que nous avons le devoir urgent d’ajuster au niveau des normes mondiales en la matière que d’aucuns s’arrogeraient le droit de nous imposer une souveraineté limitée, et que n’importe quel magistrat en Europe ou ailleurs puisse s’octroyer le droit “d’enquêter” sur nos organes de souveraineté (en substance ici l’État algérien et l’état-major de l’armée)".Je me demande où était H.Remaoun et son souci soudain de la "souveraineté nationale" lorsque ce même Khaled Nezzar est allé déposer plainte en 2002 à Paris contre le sous-lieutenant Habib Souaidia et qu'il a choisi(de son propre aveu)la date très symbolique du 5 juillet 2002 comme date d'ouverture du procès?Un procès qui s'est transformé en procès-bilan de l'Algérie indépendante auquel on été convoqués comme témoins par Nezzar lui-même,Ali Haroun ancien membre du HCE,Sid-Ahmed Ghozali ancien chef du gouvernement,Leila Aslaoui plusieures fois ministre et bien d'autres dignitaires du Régime.Je n'ai pas pour habitude de recourir à la rhétorique habituelle des suppôt du Régime,mais ce jour-là Amirouche,Ben M'hidi et Benboulaid ont dû très certainement se retourner dans leurs tombes face à cet affront honteux à leur combat de la part d'un ex-sergent de l'armée française.On n'a pas vu ce jour-là,Monsieur Remaoun se scandaliser de cette grave atteinte à la souveraineté algérienne. 4.Dans son quatrième "argument"(ou ce qui en tient lieu)l'auteur du texte,se livre à une analyse géopolitique fumeuse comme pour cacher tant bien que mal l'intenabilité de sa position:"En tout état de cause, ceux qui idéalisent le fonctionnement d’organismes tels que l’ONU, perdent de vue que l’élaboration du droit au sein de cette institution est intimement liée à des rapports de force à l’intérieur de la “communauté internationale”, c'est-à-dire, dans le club des puissances “qui comptent” en ce bas monde et en fonction de leurs stratégies et intérêts conjoncturels. Pour comprendre le processus dans son ensemble, la référence à Hobbes, nous est malheureusement encore plus utile que celle à Locke.Contrairement à ce qui est appréhendé comme “évident”, le monde n’est pas toujours régi selon les principes du droit et la transparence d’un marché régulateur à l’infini. Le système mondial demeure malheureusement largement régi par la norme des rapports de force, et la contrainte extra-économique, génératrice de pratiques rentières et des fonctions assignées y compris à l’islamisme dans ses différentes variantes, et dont ce qui se passe en Algérie ne semble constituer qu’un pâle reflet".Mais que vient faire le fonctionnement de l'ONU avec l'interpellation d'un ex-général tortionnaire sur ordre d'une procureure suisse?Monsieur Remaoun ne le sait peut-être pas,mais la Suisse n'est même pas membre de l'ONU.Croyant découvrir un vérité jusque-là cachées au commun des mortels,il nous "révèle" que pour comprendre les relations internationales,la référence à Hobbes "est plus utile que celle à Locke".Qu'il se rassure,tout le monde en est conscient,y compris ceux qui ont déposé plainte contre Nezzar en Suisse.Ces derniers ne font qu'exploiter les maigres possiblités offertes par des systèmes judiciaires inégalement indépendants des pouvoirs exécutifs(la justice française,par exemple,a la réputation d'être moins indépendante que son homologue britannique) pour justement attenuer la nature "hobbesienne" des rapports internationaux,basés sur la force certes,mais aussi sur la connivence entre puissances occidentales et dictateurs du Tiers-Monde dont le général Nezzar est un exemple exécrable. 5.Dernier point,après avoir affirmé que "Nous ne sommes cependant pas de simples rêveurs coupés de tout principe de réalité",notre éminent sociolgue écrit:"Nous pouvons, bien entendu, concevoir le fait que des juridictions extérieures qui fonctionnent selon le principe de l’État de droit puissent être intéressées par ce qui se passe chez nous. Mais en collaborant avec notre justice, et non en se substituant à elle".Je ne sais pas comment on peut tenir en l'espace de quelques lignes,des propos aussi contradictoires et prétendre au moindre microgramme de crédibilité!Monsieur Remaoun est-il à ce point coupé de l'actualité algérienne pour ignorer que des algériens à l'image de l'opposant Noureddine Belmihoub,ont déposé dès 2001 des plaintes devant des tribunaux algériens contre Khaled Nezzar,des plaintes restées bien sûr sans suite depuis?Ce sont des initiatives pareilles ,bien qu'elles n'ont aucune chance d'aboutir et qu'elles risquent d'attirer beaucoup de tracas à leurs courageux auteurs comme en témoigne l'enlèvement dont a été victime M.Belmihoub qui sont de nature à hâter l'avènement d'un Etat de droit,en tout cas beaucoup plus que les gesticulations indécentes d'intellectuels salonnards qui n'éprouvent aucune honte à soutenir un sinistre général qui n'a éprouvé aucun remords à ordonner à ses troupes de tirer sur des manifestants désarmés en 1988,1991 et 1992.