Une mini-tempête politico-médiatique est en train de secouer le microcosme algérois après l'appel lancé par Maitre Ali Yahia,président d'honneur de la LADDH à l'armée pour que celle-ci oblige le Président Bouteflika à quitter son poste en vertu de l'article 88 de la constitution pour raisons de santé.
Cette "sortie" du vieux militant des droits de l'homme a été une occasion en or pour les démocrates de pacotille pour monter au créneau et jouer leur petite "comédie",histoire de passer au sein de l'opinion pour de grands démocrates devant l'Eternel.Ainsi on a vu Mokrane Ait Larbi,grand supporter du Coup d'Etat de 1992 déclarer avec un aplomb incroyable "on ne peut à la fois se dire légaliste, revendiquer la démocratie et appeler en même temps à un putsch".Les chroniqueurs-maison de la presse francophone(comme Mustapha Hammouche et Hakim Laalam) ont sauté sur l'occasion pour régler son compte à un homme dont l'engagement est à l'antipode de leurs convictions.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire,ce n'est pas la première fois que Ali Yahia appelle les militaires à intervenir.Déjà,en 2004,il était partie prenante d'un appel lancé par une partie de l'opposition à l'armée pour que celle-ci empêche Bouteflika de gagner les élections présidentielles par la fraude.Le chef d'Etat-Major de l'époque,le général Lamari a eu après ça beau jeu de rappeler que c'était ceux-là même qui dénonçaient le coup d'Etat de 1992 qui étaient en train de demander l'aide des militaires.
Cela dit,même si les intentions de Maitre Ali Yahia sont nobles,le remède qu'il propose est pourrait s'avérer pire que le mal.Une telle solution,si elle venait à être adoptée par l'ensemble de l'opposition pourrait constituer une base pour justifier de futures immixtions de l'armée dans les affaires politiques.De plus,ce dont a le plus souffert l'Algérie depuis son indépendance,c'est justement des interventions régulières de l'institution militaire pour imposer ses vues aux civils sous divers prétextes("redressement révolutionnaire","sauvetage de la République"),des interventions qui n'ont apporté que drames et souffrances aux algériens,et je ne vois pas ce qu'un nouveau putsch (un de plus) apporterait de différent.
L'incapacité du Président à assumer ses fonctions et les blocages qui en résultent est d'abord un problème interne au système qui l'a imposé.Quand Bouteflika était bien portant,l'Algérie n'allait pas mieux.Et puis,un président amoindri physiquement qui n'a plus pour ambition que de se ménager une porte de sortie et se protéger lui et sa famille des poursuites est toujours préférable à un président qui se porte comme un charme et ambitionne de rester accroché au pouvoir pour le restant de ses jour et même plus si affinités.Le rôle de l'opposition est de poser des revendications claires au pouvoir en place sans se préoccuper de l'identité du président ou de son état de santé.Les modalité de destitution de Bouteflika ou son maintien doivent relever uniquement de la "cuisine" interne au pouvoir.
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