Quatre personnes ont été blessées dimanche matin lors de l’assaut donné par les forces antiémeute pour déloger 150 familles de plusieurs bidonvilles d’Oued Ouchayeh qui ont squatté des logements sociaux à Haï Badr, à Kouba (Alger), a‑t‑on appris sur place. Ces familles habitent dans les quartiers de Haï Nakhil, Haï Boumaza, Haï la Glacière à Oued Ouchayeh. Elles avaient squatté jeudi soir des logements sociaux vides et achevés depuis 10 ans. Les autorités ne les ont pas distribués pour des raisons inconnues. « Dimanche vers 6 h, les forces antiémeute ont donné l’assaut, utilisant des bombes lacrymogènes pour nous chasser. La police a été très violente avec nous », témoigne un père de trois enfants. « J’habite dans une baraque, j’ai droit à un logement social », estime‑t‑il. « Pourquoi les autorités n’ont‑elles pas distribué ces logements ? Est‑il normal de laisser des logements vides alors que des familles habitent à coté dans des conditions inhumaines ? » s’interroge‑t‑il.
L’intervention des forces de sécurité a fait réagir la population qui a procédé à la fermeture du tunnel d’Oued Ouchayeh en signe de solidarité avec les familles délogées, pour dénoncer l’utilisation excessive de la force publique et le refus des autorités de distribuer des logements sociaux vides depuis dix ans, selon des habitants.
D’importants renforts de police ont été dépêchés sur les lieux. La route a été rouverte, mais la situation demeure tendue. Les autorités ont laissé les familles squatter les logements pour ne pas donner cours aux hostilités des manifestants à Oued Ouchayeh pendant la marche de la CNCD samedi à Alger. La marche interdite et empêchée par la police, les autorités ont ensuite délogé les squatteurs.
Des milliers de logements sociaux attendent leurs bénéficiaires depuis plusieurs années à Alger et d’autres villes du pays. Dans la capitale, on estime à plus de 36 000 le nombre de logements inoccupés. Confiée aux autorités locales, la distribution des logements sociaux provoque parfois des émeutes. Les demandeurs contestent souvent les listes des bénéficiaires dont certains obtiennent des logements sociaux alors qu’ils ne sont pas dans le besoin. Le refus du ministère de l’Habitat de mettre en place un fichier national du logement pour contrôler efficacement la distribution des logements favorise la corruption et les passe‑droits dans le choix des bénéficiaires de logements sociaux.
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