vendredi 18 février 2011

Pourquoi la rue ne bouge pas en algérie

Pourquoi la rue bouge dans plusieures pays arabes,mais pas en Algérie?Voici une tentative de réponse:

1.Jusqu'à présent,la révolte à touché les quatre pays arabes dirigés par les présidents les plus anciens à leurs postes.En Egypte,Moubarak est resté 30 ans au pouvoir,Ben Ali,23 ans,Ali Abdallah Saleh 32 ans et Gueddafi 42 ans.Une telle longévité au pouvoir ne peut manquer d'acccumuler au fil des ans un "potentiel" de révolte généralisée qui n'attendait qu'une étincelle pour se libérer.On a vu notamment en Egypte et en Tunisie un ras-le-bol général qui a touché pratiquement toutes les classes sociales.La même chose est en train de se passer en Libye en ce moment même. Dans le cas de l'Algérie,Bouteflika n'est au pouvoir que depuis douze années seulement c'est-à-dire la moitié de ce qu'à passé un Ben Ali par exemple qui passe pourtant pour un "jeunot" par rapport à Saleh ou Gueddafi,très insuffisant donc pour cristalliser les haines et les frustrations de toutes les couches sociales.
2.En Algérie,les émeutes,durant cette dernière décennie se sont "institutionnalisées".C'est ce que j'ai appelé "émeutocratie".Pour la seule année 2010 près de 10 000 émeutes ont éclaté partout dans le pays.Concentré en une journée un tel nombre d'émeutes aurait fait tomber n'importe quel régime,mais étalé sur une année,il devient relativement "gérable".De plus,ces émeutes ont pour effet de rendre un soulèvement généralisé et instantané peu probable,un peu comme les petites secousses telluriques,en libérant l'énergie accumulée par les plaques tectoniques rendent un séisme d'une grande amplitude moins probable.
3.En Algérie,le chef de l'Etat,incarné par Bouteflika n'est que la vitrine du pouvoir,mais il n'en détient pas la réalité,et la population le sait,contrairement à la Tunisie,l'Egypte,le Yemen et la libye où Ben Ali,Moubarak ,Saleh et Gueddafi détenaient(détiennent)tous les leviers du pouvoir.
4.Dans ces quatre pays,le pouvoir politique avait tendance à se concentrer ses dernières années aux mains de seuls membres de la famille du chef de l'Etat.Il y a eu une tentative similaire en Algérie avec une tentative de mainmise de la fratrie des Bouteflika sur le pouvoir,mais elle a été stoppée net par le pouvoir réel.
Cette "familialisation" du pouvoir en Tunisie,en Egypte,au Yemen et en Libye,en plus de concentrer toutes les frustrations de la population sur le Président et sa famille,provoque aussi une désolidarisation de l'appareil d'Etat avec le président.On a bien vu la facilité avec laquelle Ben Ali a été contraint à la fuite,alors qu'en Egypte,l'Armée qui est,semble-t-il restée fidèle au "Rais" jusqu'à la dernière minute,a refusé de se salir les mains en tirant sur les manifestants juste pour les yeux de Gamal Moubarak et sa clique de copains milliardaires corrompus.

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