Que Me Abdennour Ali Yahia appelle l'armée à renverser Bouteflika pour raisons de santé,on est naturellement incliné,au vu de ses quatre décennies d'opposition inflexible au pouvoir militaire,à être indulgent envers lui et à plaider la bonne foi pour ce respectable octogenaire,mais que des larbins des barons du pouvoir comme Miloud Brahimi ou Farouk Ksentini proposent d'introduire un article constitutionnel faisant de l'armée un "garant de la démocratie et de la République",on commence à se demander s'il n'y a pas anguille sous roche et si nos deux lascars n'ont pas été mandatés par "qui de droit" pour envoyer des ballons-sondes et prendre le pouls de l'opinion et de l'opposition sur la question.
Quoi qu'il en soit,l'Algérie n'est pas la Turquie et l'armée algérienne n'est pas l'armée turque,loin de là.Cette dernière n'est pas impliquée dans le massacre de son propre peuple comme c'est le cas de notre vaillante Armée Nationale Populaire durant la décennie noire,de même qu'elle n'est pas perçue par l'opinion publique comme corrompue et corruptrice.A ma connaissance,il n'y a pas un "pont des généraux" à la sortie du port d'Istanbul comme c'est le cas à Alger.Bref,les thuriféraires du kepi auront beau se démener pour faire introduire une disposition constitutionnelle autorisant l'armée à intervenir dans le jeu politique,il manquera toujours à cette dernière ce petit quelque chose mystérieux appelé "légitimité" sans lequel tout irruption des militaires dans les affaires civiles risque d'avoir des effets désastreux aussi bien pour le pays que pour l'institution militaire elle-même.L'histoire récente de l'Algérie est là pour le prouver.
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