dimanche 29 mai 2011

"Nous nous sommes trompés"(2e époque)

Que penser d'un gouvernement qui vient tous les deux ans publiquement avouer qu'il a fait fausse route et qui s'obstine néanmoins à garder les mêmes hommes(à quelques exceptions près) aux postes-clé?.Après le retentissant "nous nous sommes trompés" de Bouteflika en juillet 2008,c'est le tour d'Ahmed Ouyahia le premier ministre qui vient reconnaitre devant la tripartite que "le climat des affaires a besoin d'amélioration".

L'aveu d'échec d'Ouyahia

L’Algérie était classée au 136e rang parmi 183 économies en 2010, selon un rapport élaboré par la Banque mondiale sur la demande de la Banque d’Algérie. Le gouvernement a toujours récusé la détérioration du climat des affaires par le passé.

Le climat des affaires n’est pas de nature à encourager l’investissement en Algérie, a reconnu, hier, Ahmed Ouyahia, Premier ministre : «Le gouvernement affirme officiellement que le climat des affaires a besoin d’une amélioration. Pour preuve, la Banque mondiale, dont le jugement fait autorité dans son domaine et sur la demande de la Banque d’Algérie, nous classe au 136e rang parmi 183 pays selon un classement concernant le climat des affaires.» Et des facilitations dont doivent bénéficier les investisseurs et les opérateurs économiques, a estimé M. Ouyahia à l’ouverture des travaux de la réunion de la tripartite organisée à la résidence d’Etat Djenane El Mithak à Alger, regroupant le gouvernement, l’UGTA et des organisations patronales. «Le gouvernement n’a aucun complexe à vous le dire, car c’est la réalité», a-t-il ajouté.

Etabli en 2010, le rapport évaluatif de la Banque mondiale auquel faisait référence Ahmed Ouyahia s’appuie sur des indices économiques. Il s’agit, entre autres, de conditions de création d’entreprises, d’octroi de permis de construire, d’embauche des travailleurs, du transfert de propriété, d’obtention de prêts, de la protection des investisseurs, du paiement des impôts, du commerce transfrontalier, d’exécution des contrats et de la fermeture d’entreprises. Sur chacun des indices, l’Algérie avait récolté de pauvres résultats.
A l’endroit de la brochette de chefs d’organisations patronales, Ahmed Ouyahia, profil bas, lance : «Vous faites face à des obstacles dans les domaines foncier et bancaire et même pour vous raccorder au réseau électrique... ce sont des vérités.» Réputé pour son air triomphaliste, M. Ouyahia nuance ses propos : «J’ai décidé d’évoquer publiquement cette question pour vous assurer que le gouvernement ne s’est pas enfermé dans une position de vainqueur. Il y a des réalisations dans le secteur économique qui doivent être signalées comme il y a des insuffisances qu’il faudra pallier et nous le reconnaissons pour les améliorer.»
Rarement à l’écoute du monde patronal, lorsqu’il s’agit d’engager l’avenir économique du pays, le Premier ministre a affirmé la «disponibilité» du gouvernement «de faire mieux».Depuis plusieurs années, investisseurs nationaux et étrangers n’ont pas manqué de rappeler, à chaque occasion, la médiocrité du climat des affaires en Algérie. Souvent interpellés au sujet de ces récriminations, le Premier ministre himself et les membres de son staff, rompus à l’art de la dénégation à tout-va, ne cessaient d’affirmer que le climat des affaires en Algérie se portait presque bien. Même les différents rapports d’organismes mondiaux qui pointaient annuellement du doigt un climat des affaires négatif en Algérie étaient souvent récusés par le gouvernement.(El watan)

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