Des déclarations de Aicha Kadhafi mettent Alger dans l'embarras
Mourad Medelci a réagi, samedi soir, aux déclarations publiques faites la veille par Aïcha Kadhafi. Depuis New‑York où il participe à l’assemblée générale de l’ONU, le ministre des Affaires étrangères a qualifié d’« inacceptables » les propos tenus vendredi par la fille du leader libyen déchu. Dans une déclaration à l’agence APS, M. Medelci a promis que des mesures seront prises pour que ce type de comportement ne se répète plus.
« J’ai été informé de cette déclaration faite par Mme Aicha Kadhafi à la chaine satellitaire Arrai, et je ne peux qu’exprimer ma surprise devant une telle déclaration qui vient d’une dame que l’Algérie a accueillie avec le reste de sa famille pour des raisons humanitaires, et qui transgresse les devoirs qui sont les siens vis‑à‑vis du pays qui l’a accueillie », a déclaré M. Medelci. « Je tiens à dire que cette sortie (médiatique de Aicha Kadhafi) est inacceptable pour nous et que des décisions seront prises pour qu’à l’avenir, des comportements de ce type‑là ne puissent plus avoir lieu », a‑t‑il ajouté.
Vendredi, Aïcha Kadhafi, dans une intervention téléphonique sur la chaîne Arraï basée en Syrie, a indiqué que son père se portait bien et combattait sur le terrain. « Soyez tranquilles, votre grand leader va bien, il porte les armes et combat sur les fronts », a‑t‑elle déclaré. « Vous pouvez être fiers de votre leader », a‑t‑elle ajouté. Aïcha Kadhafi s’en est également prise aux nouvelles autorités libyennes qu’elle a qualifiées de « traîtres » et a appelé les Libyens à se soulever contre le CNT. Aïcha Kadhafi s’en est prise aux responsables du CNT, citant notamment Mahmoud Jibril, numéro deux du Conseil, Abdelhafiz Ghoga, vice‑président du CNT et Abdelhakim Belhadj, commandant militaire de Tripoli. Des hommes qu’elle qualifie de « traîtres qui ont rompu leur serment d’allégeance ».
Ces déclarations tombent mal pour Alger. Aïcha Kadhafi, qui s’est réfugiée en Algérie avec deux de ses frères et sa mère, a été accueillie pour des « raisons humanitaires », avait affirmé le gouvernement algérien pour justifier sa décision très critiquée à l’époque aussi bien en Algérie qu’à l’étranger. Alger vient également de reconnaître le CNT et entend améliorer ses relations avec les nouvelles autorités libyennes. Les déclarations de Aïcha Kadhafi, qui appellent à la lutte armée et critiquent les chefs du CNT, pourraient raviver les tensions entre Alger et les nouvelles autorités de Tripoli. Elles pourraient aussi mettre l’Algérie dans l’embarras vis‑à‑vis du Conseil de sécurité de l’ONU. L’Algérie avait réussi à faire oublier la présence sur son sol des membres de la famille du guide déchu. Le statut des membres de la famille Kadhafi réfugiés en Algérie pourrait être posé de nouveau.
Mourad Medelci a réaffirmé une fois de plus l’engagement de l’Algérie « à travailler avec les nouvelles autorités libyennes à la reconstruction de leur pays et à la consolidation de nos rapports ». Il a également annoncé une démarche auprès du Conseil de sécurité de l’ONU après ces déclarations. « Une démarche auprès du Conseil de sécurité de l’ONU va être entamée dès ce jour (samedi) pour notifier au Conseil de sécurité la position du gouvernement algérien sur cette malheureuse déclaration » faite par la fille du président libyen déchu.(tsa-algerie.com)
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