Dans n'importe quel pays du monde,lorsque des attentats surviennent,les premiers à être pointés du doigt sont les services de sécurité de ce pays.Ce qui est très logique,étant donné que la mission de tout service de sécurité est justement de prévenir ce genre d'actes et que tout attentat qui se produit est un constat d'échec de ce service.C'est effectivement ce qui arrive dans tous les pays du monde,sauf en...Algérie.
On l'a bien vu après les attentats contre l'Académie de Cherchell,il y a une dizaine de jours.Dès le lendemain,la presse (notamment francophone) a été unanime pour dénoncer non pas l'incompétence des services de sécurité,mais...Bouteflika et sa politique de réconciliation.La responsabilité de ces services(et surtout de leurs chefs)se pose avec d'autant plus d'acuité dans le cas algérien que le chef du DRS(qui chapeaute tous les services de sécurité en Algérie) est à son poste depuis près ...d'un quart de siècle,que le chef d'état-major de l'armée est à son poste depuis six ans et qu'auparavant il a été chef des forces terrestre pendant près de dix ans.Incriminer dans ces conditions Bouteflika,c'est comme accuser un pharmacien d'être responsable d'un mauvais diagnostic fait par un médecin.
En réalité,cette presse dite "indépendante" ne fait qu'assumer le "rôle" qui lui a été attribué à sa naissance:celui de premier rempart de défense des généraux contre toute tentative de remise en question de leur responsabilité dans le marasme multidimensionnel (sécuritaire,social économique..)vécu par le pays.
Le rôle de cette presse ne se limite pas seulement à publier des éditoriaux biaisés de journalistes-maison qui évitent soigneusement de désigner du doigt les véritables responsables,mais aussi à ouvrir généreusement leurs colonnes aux responsables militaires pour s'exprimer ouvertement s'ils sont à la retraite ou sous couvert de l'anonymat s'ils sont toujours en activité.
Le dernier exemple en date est le journal El Watan(le canal d'expression privilégié du DRS)qui a publié dans son édition d'hier(4 septembre) un entretien avec le général à la retraite Abderrezak Maiza,ancien chef d'état-major de la 1e RM qui en a profité pour déverser,en bon militaire qui se respecte,tout son fiel sur la politique de réconciliation de Bouteflika(évidemment),sur l'administration et même sur les...partis d'opposition!
Notre vaillant général annonce la couleur dès le début de l'entretien accordé à la "générale" Zineb Oubouchou alias Salima Tlemçani(autant dire qu'il évoluait en terrain conquis, n'ayant à craindre aucune question gênante):"L’amnistie au profit des terroristes, le sort réservé aux patriotes et GLD après leur désarmement et, enfin, la mise à l’écart de nombreux acteurs de la lutte antiterroriste qui cumulent une assez longue expérience en la matière et maîtrisent parfaitement le terrain.Quelques années plus tard, le sentiment de victoire sur le terrorisme a laissé apparaître des réflexes de routine et de laisser-aller chez les forces de sécurité et la population, ce qui a permis aux groupes terroristes de se redéployer sur la scène avec des éléments plus aguerris qui profitent de toutes les brèches."On vous a bien dit que tout est la faute à Boutef.
Plus loin,notre général annonce fièrement "qu'enEn 1996 dans plus d’une cinquantaine de communes d’Alger, il n’y avait que 22 commissariats et 9 brigades de gendarmerie. En 2001, le nombre a été ramené à 107 commissariats et 157 brigades.Un nombre qui a eu pour conséquence une nette amélioration de la situation sécuritaire dans la capitale".Le générale à la retraite doit sûrement parler d'une autre capitale que le capitale algérienne qui connait depuis quelques années(tout comme le reste du pays d'ailleurs) une montée inquiétante de la délinquance avec l'apparition d'un phénomène nouveau:celui des gangs,au point que la population de Bab-El-Oued excédée est sortie récemment dans la rue pour exiger que les autorités mettent fin à ce phénomène.Mais peut-être que la lutte contre la délinquance ne fait pas partie des missions des 107 commissariats et 157 brigades?
Ensuite,c'est l'administration qui en prend pour son grade:"La lutte contre le terrorisme ne relève pas uniquement des forces de sécurité. L’administration, à travers les maires, les chefs de daïra, les walis et tous les services publics de l’Etat, a un rôle important à jouer.Lorsque des routes sont défoncées, l’électricité et les lignes téléphoniques coupées, le gaz inexistant, le réseau de transport public défaillant, les postes de travail introuvables, la population est en droit de se mettre en colère contre tout ce qui incarne l’Etat, y compris les forces de sécurité".
Enfin,ce sera au tour des quelques rares partis d'opposition non encore domestiqués par le pouvoir de subir les foudres de notre général d'opérette:"Ce malaise social mais aussi ces discours politiques, accusant les patriotes et les GLD tantôt de mercenaires, tantôt de gens recrutés dans la pègre, ont profité à l’occupation du terrain par les groupes terroristes".On l'aura compris "ce discours politique" est celui du FFS.
Que conclure?Tout simplement qu'on n'est pas sorti de l'auberge avec cette mentalité qui continue malheureusement à sévir chez la majorité des chefs militaires.
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