dimanche 15 janvier 2012

Pour quoi,n'en déplaise à H.Remaoun,je ne me sens nullement concerné par les tribulation genevoises de K.Nezzar

Qu'y a-t-il de plus détestable que les élucubrations patriotardes d'un partisan opportuniste et corrompu du pouvoir?Tout simplement les élucubrations patriotardes d'un "universitaire",chercheur en sociologie et auto-proclamé intellectuel démocrate. L'universitaire et sociologue Hassan Remaoun vient de publier une tribune successivement dans le Soir d'Algérie(jeudi 12 janvier 2012)et dans Liberté(samedi 14 janvier) tentant "d'expliquer" par une argumentation spécieuse son soutien au Général à la retraite ex-ministre de la Défense Khaled Nezzar dans ses démelés avec la justice suisse.S'il s'agissait d'un texte "pondu" par un simple journaleux cireur de pompes,il n'aurait même pas mérité qu'on s'y attarde outre mesure,mais puisque l'auteur se cache sous les oripeaux du savoir académique,essayons de lui répondre point par point pour montrer que son prétendu "argumentaire" n'en est pas un. 1.L'auteur commence par se lamenter sur le fait "Ni les autorités helvétiques, ni celles de bien d’autres pays n’avaient à l’époque cherché à comprendre ce qui se passait chez nous durant plus de dix ans pour s’inquiéter des droits de l’homme." Mais qu'en sait-il au juste?A-til eu accès aux télégrammes envoyés par les représentations diplomatiques suisses ou occidentales basées à Alger à leurs gouvernement?Ne sait-il pas que dans ces pays,les agents diplomatiques ont pour mission d'être les yeux et les oreilles de leurs pays respectifs et de fournir une image aussi fidèle que possible de la vie politique,économique et sociale du pays en question non pas pour les beaux yeux des citoyens de ce pays comme semble le croire naivement M.Remaoun,mais pour y défendre leurs intérêts ? 2.L'auteur déplore ensuite le fait que "C’est la seconde fois que le général Khaled Nezzar est interpellé lors d’un voyage à l’étranger" tout en s'abstenant de signaler que la première fois,il a en fait été ex-filtré à la dernière minute et à la demande des autorités françaises alors qu'il se trouvait en pleine conférence de presse à Paris pour ensuite être embarqué à l'aéroport militaire du Bourget dans un avion spécial envoyé en catastrophe par le pouvoir algérien.C'est seulement plusieures mois plus tard,et une fois que les autorités françaises ont pris des dispositions pour qu'un tel "incident" ne se répète plus que notre vaillant général a osé fouler le sol français.Cet épisode peu glorieux des relations entre l'Etat français et le pouvoir algérien,loin d'être un cas avéré de paternalisme comme tente de l'insinuer H.Remaoun est en réalité une illustration flagrante de la connivence malsaine entre le gouvernement français et ses ex-colonies au détriment des intérêts de leurs peuples.La justice française,c'est connu,n'a jamais fait preuve d'indépendance à l'égard du pouvoir politique,et les initiatives "intempestives" du juge qui a examiné les plaintes contre Nezzar ont très vite été "rectifiées" par son gouvernement. Poursuivant son délire,notre éminent universitaire affirme péremptoirement que"Nous pensons que, sans véritable preuve palpable, des résidus de l’ancien FIS ou d’autres organisations annexes, soutenus par des ONG souvent autoproclamées, parfois rétribuées par des États ou par des fondations peu crédibles, instrumentalisent les justices européennes qui voient là un moyen d’exhiber un blason de “défenseurs” des droits de l’homme".Notre Socilogue "pense" sans avoir accès ni au dossier de la plainte ni à celui de la justice suisse qu'il n' y a "aucune preuve palpable".Il me fait penser à un autre "éminent" intellectuel Rachid Boudjedra pour ne pas le nommer qui,en apprenant que le grand sociologue français Pierre Bourdieu s'était joint à un appel lancé par des intellectuels pour demander une enquête internationale sur les massacres de populations civiles s'est demandé"pourquoi,il ne m'a pas consulté avant de signer cet appel?". S'enfonçant encore plus,Hassan Remaoun,évoque le "deux poids,deux mesures" de la justice suisse,au sujet de l'affaire Hannibal Kadhafi,mais s'abstient encore une fois,de préciser que le gouvernement suisse a fait marche arrière après la prise en ôtage de plusieures ressortissants suisses en Libye.Est-ce le type de réaction qu'il attendait des autorités algériennes lorsqu'il s'offusquait au début de sa contribution sur l'absence de réaction de celles-ci? Poussant le ridicule plus loin,et jouant les tiers-mondistes il dénonce le fait que cette justice " ne s’attaque pas (..)aux Bush, Cheney, Sharon et autres, alors en fonction au moment où les violations des droits humanitaires les plus élémentaires étaient commises à Abu Ghreib en Irak, à Guantanamo, en Palestine ou au Liban".C'est sans doute vrai,mais les Bush,Cheney et Sharon,ne vont pas en Suisse "pour consulter leur psychothérapeute sur la façon de s'arrêter de fumer".Quand on a l'habitude de se rendre en Suisse pour son chocolat,ses montres Rolex,ses banques discrètes et peu regardantes sur les origines des fonds qu'on y dépose,il faut bien s'habituer à deux ou trois travers de son système judiciaire,comme par exemple une petite procureure fédérale qui n'en fait qu'à sa tête et qui n'hésite pas à envoyer en taule un ex-potentat du Tiers-Monde.Ce n'est pas la Suisse qui est allée chercher Nezzar,c'est Nezzar qui s'est rendu de son plein gré en Suisse.Il n'avait qu'à assumer. 3.Nous sortant l'argument ,usé jusqu'à la corde de la souveraineté nationale,H.Remaoun écrit "Ce n’est pas parce que nous n’avons malheureusement pas encore des institutions toujours performantes, sur le plan judiciaire notamment, et que nous avons le devoir urgent d’ajuster au niveau des normes mondiales en la matière que d’aucuns s’arrogeraient le droit de nous imposer une souveraineté limitée, et que n’importe quel magistrat en Europe ou ailleurs puisse s’octroyer le droit “d’enquêter” sur nos organes de souveraineté (en substance ici l’État algérien et l’état-major de l’armée)".Je me demande où était H.Remaoun et son souci soudain de la "souveraineté nationale" lorsque ce même Khaled Nezzar est allé déposer plainte en 2002 à Paris contre le sous-lieutenant Habib Souaidia et qu'il a choisi(de son propre aveu)la date très symbolique du 5 juillet 2002 comme date d'ouverture du procès?Un procès qui s'est transformé en procès-bilan de l'Algérie indépendante auquel on été convoqués comme témoins par Nezzar lui-même,Ali Haroun ancien membre du HCE,Sid-Ahmed Ghozali ancien chef du gouvernement,Leila Aslaoui plusieures fois ministre et bien d'autres dignitaires du Régime.Je n'ai pas pour habitude de recourir à la rhétorique habituelle des suppôt du Régime,mais ce jour-là Amirouche,Ben M'hidi et Benboulaid ont dû très certainement se retourner dans leurs tombes face à cet affront honteux à leur combat de la part d'un ex-sergent de l'armée française.On n'a pas vu ce jour-là,Monsieur Remaoun se scandaliser de cette grave atteinte à la souveraineté algérienne. 4.Dans son quatrième "argument"(ou ce qui en tient lieu)l'auteur du texte,se livre à une analyse géopolitique fumeuse comme pour cacher tant bien que mal l'intenabilité de sa position:"En tout état de cause, ceux qui idéalisent le fonctionnement d’organismes tels que l’ONU, perdent de vue que l’élaboration du droit au sein de cette institution est intimement liée à des rapports de force à l’intérieur de la “communauté internationale”, c'est-à-dire, dans le club des puissances “qui comptent” en ce bas monde et en fonction de leurs stratégies et intérêts conjoncturels. Pour comprendre le processus dans son ensemble, la référence à Hobbes, nous est malheureusement encore plus utile que celle à Locke.Contrairement à ce qui est appréhendé comme “évident”, le monde n’est pas toujours régi selon les principes du droit et la transparence d’un marché régulateur à l’infini. Le système mondial demeure malheureusement largement régi par la norme des rapports de force, et la contrainte extra-économique, génératrice de pratiques rentières et des fonctions assignées y compris à l’islamisme dans ses différentes variantes, et dont ce qui se passe en Algérie ne semble constituer qu’un pâle reflet".Mais que vient faire le fonctionnement de l'ONU avec l'interpellation d'un ex-général tortionnaire sur ordre d'une procureure suisse?Monsieur Remaoun ne le sait peut-être pas,mais la Suisse n'est même pas membre de l'ONU.Croyant découvrir un vérité jusque-là cachées au commun des mortels,il nous "révèle" que pour comprendre les relations internationales,la référence à Hobbes "est plus utile que celle à Locke".Qu'il se rassure,tout le monde en est conscient,y compris ceux qui ont déposé plainte contre Nezzar en Suisse.Ces derniers ne font qu'exploiter les maigres possiblités offertes par des systèmes judiciaires inégalement indépendants des pouvoirs exécutifs(la justice française,par exemple,a la réputation d'être moins indépendante que son homologue britannique) pour justement attenuer la nature "hobbesienne" des rapports internationaux,basés sur la force certes,mais aussi sur la connivence entre puissances occidentales et dictateurs du Tiers-Monde dont le général Nezzar est un exemple exécrable. 5.Dernier point,après avoir affirmé que "Nous ne sommes cependant pas de simples rêveurs coupés de tout principe de réalité",notre éminent sociolgue écrit:"Nous pouvons, bien entendu, concevoir le fait que des juridictions extérieures qui fonctionnent selon le principe de l’État de droit puissent être intéressées par ce qui se passe chez nous. Mais en collaborant avec notre justice, et non en se substituant à elle".Je ne sais pas comment on peut tenir en l'espace de quelques lignes,des propos aussi contradictoires et prétendre au moindre microgramme de crédibilité!Monsieur Remaoun est-il à ce point coupé de l'actualité algérienne pour ignorer que des algériens à l'image de l'opposant Noureddine Belmihoub,ont déposé dès 2001 des plaintes devant des tribunaux algériens contre Khaled Nezzar,des plaintes restées bien sûr sans suite depuis?Ce sont des initiatives pareilles ,bien qu'elles n'ont aucune chance d'aboutir et qu'elles risquent d'attirer beaucoup de tracas à leurs courageux auteurs comme en témoigne l'enlèvement dont a été victime M.Belmihoub qui sont de nature à hâter l'avènement d'un Etat de droit,en tout cas beaucoup plus que les gesticulations indécentes d'intellectuels salonnards qui n'éprouvent aucune honte à soutenir un sinistre général qui n'a éprouvé aucun remords à ordonner à ses troupes de tirer sur des manifestants désarmés en 1988,1991 et 1992.

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