jeudi 26 janvier 2012

Classement mondial de la liberté de la presse:l'Algérie parmi les cancres de l'Afrique

Pas du tout honorable même avec quelques places de gagné. L’Algérie loge à la 122e place dans le classement mondial de la liberté de la presse pour l’année 2011, établi par l’organisation reporters sans frontières (RSF) et dont le rapport a été rendu public mercredi 25 janvier. L’Algérie est donc coincée entre le Zimbabwe du despote Robert Mugabe (121) et le Tadjiskan de l’autocrate Emomali Rakhmon. Certes l’Algérie gagne certes 11 places par rapport à 2010 (133é), mais elle reste dans les strates reculées du tableau qui compte 179 graduations. Reporters sans frontières, qui a fait l’économie d’un long commentaire s’agissant de la situation de la liberté de la presse en Algérie, a expliqué que cette remontée dans le classement est du au fait que, durant l’année écoulée, il a été noté une diminution du nombre de procès intentés aux journalistes. A l’évidence, l’organisation de François Julliard n’a pas élargi le spectre de son observation aux contraintes juridiques et politiques qui entravent de façon notable l’exercice du métier de journaliste en Algérie ainsi qu’aux autres formes de pressions que subissent les médias. Diminution de procès Si les autorités ont fait adopter en décembre 2011 une nouvelle loi sur l’information, celle-ci est largement décriée par les professionnels. Par ailleurs, la publicité relevant du secteur public continue d’être distribuée d’une manière totalement opaque, en fonction du degré de docilité des titres. Malgré un foisonnement des publications – l’Algérie compte plus de 60 quotidiens en arabe et en français -, en dépit de la santé insolente de plusieurs journaux grâce aux revenus publicitaires, des journalistes continuent d’être sous payés, mal logés, souffrent de manque de formation, voire d’absence totale de formation à l’intérieur ou à l’extérieure du pays. Arsenal allégé Poussé par les vents de révoltes qui ont secoué le monde arabe et qui ont provoqué la chute de trois dictateurs, le pouvoir algérien a concédé quelques allégements dans l’arsenal juridique liberticide, toutefois cela est resté très largement en deçà des attentes. La dépénalisation du délit de presse et la promulgation par la suite d’une nouvelle loi organique relative à l’information, présentées comme une rupture d’avec l’ordre ancien, ne sont en fait qu’une reformulation actualisée des anciennes balises juridiques solidement disposées devant l’émancipation de la liberté de la presse. Sanctions financières Le maintien de la sanction financière lourde à l’encontre des journalistes qui se seraient rendus « coupables » de délit de diffamation en atteste. La règle du droit n’établit-elle pas que celui qui ne peut s’acquitter de son amande est bon pour les geôles. Cette règle s’applique valablement pour les journalistes qui, du point de vue de la nouvelle loi et des dispositions du code pénal amendé, portent seuls la responsabilité pénale de leurs écrits, à l’exclusion des patrons de presse et des rédacteurs en chefs qui, dans l’ancienne loi, étaient poursuivis solidairement. L'Algérie mieux que la Tunisie et le Maroc Par ailleurs, l’Algérie ne pouvait qu’être mal classée en matière de liberté de la presse, dès lors les médias audiovisuels, radios et télévision, demeurent le monopole exclusif de l’Etat. Petite consolation : comparée à ses deux voisins de l’est et de l’ouest, l’Algérie est mieux classée. Dans le classement établi par RSF, le Maroc a dégringolé de 3 petites places, passant de la 135e place en 2010 à la 138e en 2011. Egalement mal classée, la Libye, qui a accomplit sa révolution en dégageant le colonel Kadhafi, a progressé de 6 places, se haussant à la 154 place alors qu’elle occupait la 160e place en 2010. RSF souligne que cette avancée en Libye est du à l’impact de la révolte populaire qui a permis l’éclosion de la presse à l’est du pays. La Tunisie a fait un bon considérable, en quittant la 164e place en 2010 (sous Benali) pour loger à la 134e. L'Egypte dégringole La révolte n’a cependant pas eu les mêmes effets positifs sur la liberté de la presse en Egypte. Le pays des pharaons perd 39 places, passant de la 127e à la 166e place. Les agressions contres les journalistes, surtout les viols place Tahrir y sont certainement pour quelque chose dans ce classement. Le classement de RSF encense enfin le Cap vert et la Namibie qui sont parvenus à se classer parmi les 20 premiers pays où la liberté de la presse n’est pas un vain mot.(dna-algerie.com)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire