dimanche 29 janvier 2012
Ouverture de l'audiovisuel en Algérie:une chaine 100% chtih ou rdih
Baigné de lumière, dans le célèbre immeuble Algéria, 137 ter boulevard Colonel Krim Belkacem, ex-Télemly, le siège administratif de la télévision El-Djazairia, s’étend sur pas moins de 260 m2. Balcon filant, vue sur le jardin et son charmant petit kiosque, cuisine, salle de bains… un cadre de travail idéal pour l’équipe de cette chaîne de télévision financée par des capitaux 100 % algériens. Quelques étages plus haut, le studio d’enregistrement, la partie technique de la chaîne, une grande salle de réunion, d’autres bureaux. Beaucoup de blanc, de clarté, du carrelage, de l’espace. Un designer d’Alger doit venir très prochainement proposer ses idées pour donner une identité visuelle forte et cohérente aux locaux.
Codirigée par Karim Kardache, également patron de l’agence Full Media, et le producteur Riad Redjdal, créateur en 2004 de Studio 7 Productions, célèbre notamment pour l’émission Saraha Raha, El-Djazairia est encore dans sa phase expérimentale. « Février sera un mois intense de tests techniques et de tournages ! », explique Karim en faisant faire le tour du propriétaire, ce matin-là, malgré la nuit blanche qu’il a passée la veille à travailler. Au détour d’un couloir, nous croisons Bahia Rachedi, en pleine réunion avec quatre jeunes femmes. La célèbre comédienne rejoint la chaîne pour y animer une émission sur les femmes… sans tabou et interdite aux hommes !
Karim et Riad, amis de longue date, attachés au même quartier, entre Mohammed V et Télemly, ont porté ce projet comme on porte un enfant. Ils y ont investi leurs propres économies, leur énergie, leur créativité. Aujourd’hui, la chaîne produit en interne deux émissions : celle de Bahia Rachedi, et l’émission phare de la chaîne, qui y apportera son identité et sera diffusée en prime time, enregistrée dans un studio en décor fixe, prêt à accueillir son public, dans un hangar de 1 680 m2 en banlieue d’Alger : « Nous gardons la surprise sur le nom de l’émission, mais je peux vous dire en toute modestie qu’elle ressemblera au Grand journal de Canal + ! » s’enthousiasme Karim.
Des noms comme ceux de Lofti Double Kanon, Sofiane Dani ou encore Amine Zaoui ont rejoint l’équipe pour composer un cocktail entre le divertissement, l’information et la culture. La première année, la nouvelle chaîne créera soixante emplois fixes. Elle devrait ensuite générer mille cinq cents emplois directs et indirects.
Diffusée sur Nilesat, l’un des satellites les plus populaires en Algérie, El-Djazairia couvrira l’Afrique du Nord, le Proche-Orient mais aussi l’Europe. Les programmes de la chaîne seront totalement diffusés en arabe algérien, pour toucher un large public. Les jeunes patrons ambitionnent de faire une télévision « projetant une vision moderne, jeune et positive, véhiculant joie de vivre, tout en restant vraie et authentique ». À leur image.
Karim Kardache croit fort aux potentialités de son pays et insiste sur la nationalité « 100 % algérienne » de sa télévision. « Dès que la loi sur l’ouverture de l’audiovisuel au privé entrera en vigueur et qu’un cahier des charges précis sera défini, nous déposerons notre dossier. Il n’y a pas de raisons pour qu’on ne soit pas éligible », espère-t-il.
Le gouvernement n’a fixé aucun calendrier pour la mise en œuvre effective de cette ouverture au privé. Le lancement officiel de la grille des programmes d’El-Djazairia est attendu quant à lui pour le 15 mars 2012. (tsa-algerie.com)
jeudi 26 janvier 2012
Classement mondial de la liberté de la presse:l'Algérie parmi les cancres de l'Afrique
Pas du tout honorable même avec quelques places de gagné. L’Algérie loge à la 122e place dans le classement mondial de la liberté de la presse pour l’année 2011, établi par l’organisation reporters sans frontières (RSF) et dont le rapport a été rendu public mercredi 25 janvier. L’Algérie est donc coincée entre le Zimbabwe du despote Robert Mugabe (121) et le Tadjiskan de l’autocrate Emomali Rakhmon.
Certes l’Algérie gagne certes 11 places par rapport à 2010 (133é), mais elle reste dans les strates reculées du tableau qui compte 179 graduations.
Reporters sans frontières, qui a fait l’économie d’un long commentaire s’agissant de la situation de la liberté de la presse en Algérie, a expliqué que cette remontée dans le classement est du au fait que, durant l’année écoulée, il a été noté une diminution du nombre de procès intentés aux journalistes.
A l’évidence, l’organisation de François Julliard n’a pas élargi le spectre de son observation aux contraintes juridiques et politiques qui entravent de façon notable l’exercice du métier de journaliste en Algérie ainsi qu’aux autres formes de pressions que subissent les médias.
Diminution de procès
Si les autorités ont fait adopter en décembre 2011 une nouvelle loi sur l’information, celle-ci est largement décriée par les professionnels. Par ailleurs, la publicité relevant du secteur public continue d’être distribuée d’une manière totalement opaque, en fonction du degré de docilité des titres.
Malgré un foisonnement des publications – l’Algérie compte plus de 60 quotidiens en arabe et en français -, en dépit de la santé insolente de plusieurs journaux grâce aux revenus publicitaires, des journalistes continuent d’être sous payés, mal logés, souffrent de manque de formation, voire d’absence totale de formation à l’intérieur ou à l’extérieure du pays.
Arsenal allégé
Poussé par les vents de révoltes qui ont secoué le monde arabe et qui ont provoqué la chute de trois dictateurs, le pouvoir algérien a concédé quelques allégements dans l’arsenal juridique liberticide, toutefois cela est resté très largement en deçà des attentes.
La dépénalisation du délit de presse et la promulgation par la suite d’une nouvelle loi organique relative à l’information, présentées comme une rupture d’avec l’ordre ancien, ne sont en fait qu’une reformulation actualisée des anciennes balises juridiques solidement disposées devant l’émancipation de la liberté de la presse.
Sanctions financières
Le maintien de la sanction financière lourde à l’encontre des journalistes qui se seraient rendus « coupables » de délit de diffamation en atteste. La règle du droit n’établit-elle pas que celui qui ne peut s’acquitter de son amande est bon pour les geôles.
Cette règle s’applique valablement pour les journalistes qui, du point de vue de la nouvelle loi et des dispositions du code pénal amendé, portent seuls la responsabilité pénale de leurs écrits, à l’exclusion des patrons de presse et des rédacteurs en chefs qui, dans l’ancienne loi, étaient poursuivis solidairement.
L'Algérie mieux que la Tunisie et le Maroc
Par ailleurs, l’Algérie ne pouvait qu’être mal classée en matière de liberté de la presse, dès lors les médias audiovisuels, radios et télévision, demeurent le monopole exclusif de l’Etat. Petite consolation : comparée à ses deux voisins de l’est et de l’ouest, l’Algérie est mieux classée.
Dans le classement établi par RSF, le Maroc a dégringolé de 3 petites places, passant de la 135e place en 2010 à la 138e en 2011.
Egalement mal classée, la Libye, qui a accomplit sa révolution en dégageant le colonel Kadhafi, a progressé de 6 places, se haussant à la 154 place alors qu’elle occupait la 160e place en 2010.
RSF souligne que cette avancée en Libye est du à l’impact de la révolte populaire qui a permis l’éclosion de la presse à l’est du pays. La Tunisie a fait un bon considérable, en quittant la 164e place en 2010 (sous Benali) pour loger à la 134e.
L'Egypte dégringole
La révolte n’a cependant pas eu les mêmes effets positifs sur la liberté de la presse en Egypte. Le pays des pharaons perd 39 places, passant de la 127e à la 166e place.
Les agressions contres les journalistes, surtout les viols place Tahrir y sont certainement pour quelque chose dans ce classement. Le classement de RSF encense enfin le Cap vert et la Namibie qui sont parvenus à se classer parmi les 20 premiers pays où la liberté de la presse n’est pas un vain mot.(dna-algerie.com)
mardi 17 janvier 2012
Mohand Bakir à la rescousse du soldat Hassan Remaoun et du général Nezzar
La pétition de soutien à Khaled Nezzar lancée par une poignée de pseudo-intelectuels "démocrates"(je me demande comment on peut demander à son gouvernement de faire pression sur la justice d'un pays étranger et se proclamer en même temps démocrate)et de thuriféraires du pouvoir militaire continue de faire des vagues.Cette fois,c'est Mohand Bakir qui vient dans les colonnes du Soir d'Algérie(17 janvier)à la rescousse de Hassan Remaoun après la publication d'une réponse du sociologue Lahouari Addi dans le même journal.
Mon but n'est pas de défendre Lahouari Addi(il est infiniment plus qualifié que moi pour le faire),mais de démonter son pseudo-argumentaire et de montrer que le"caractère partisan étroit, dissimulé et camouflé "dont il accuse Lahouari Addi,s'applique à merveille à sa personne et transparait clairement à travers les lignes de son article.
Pour commencer,M.Bakir prend soin de souligner " la pertinente condamnation [par L.Addi]du principe de la torture et du rejet sans appel qui en découle",avant d'ajouter quelques lignes plus loin qu'il"a absolument raison d’affirmer que l’État algérien, dans le traitement de la violence islamiste, devait, et doit, s’interdire tout recours à la torture".Le problème,c'est qu'il ne s'agit pas ici de savoir si l'Etat algérien a le droit ou non de recourir à la torture,mais de savoir si effectivement il l'a utilisé dans sa guerre contre les islamistes armés?Apparemment la question est très gênante pour M.Bakir,c'est pour cela qu'il préfère s'en tenir à des principes généraux.
M.Bakir affirme par ailleurs que "l’antagonisme entre les droits de l’homme et l’islamisme est essentiel. Elle n’est pas dans les formes, ou les aspects de détails, elle est dans l’essence même de chacun des deux corpus".Remarquez bien ici qu'il dit "islamisme",non pas l'islamisme salafiste,ou bien l'islamisme djihadiste,non il s'agit de l'islamisme tout court,tous courants confondus.Je ne vais pas m'efforcer ici de "démonter" cette affirmation péremptoire et définitive qui ne souffre aucune nuance dans les propos,mais je vais tenter d'en cerner toutes les implications.L'auteur a commencé d'abord par invoquer l'article 30 de la DUDH comme d'autres invoqueraient des versets coraniques qui stipule que "Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un État, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d'accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés.Et comme l'islamisme(toutes tendance confondues) est "par son essence même" opposé aux droits de l'homme,il devient légitime d'interdire tous les mouvement politiques se réclamant de ce courant,même quand ils affichent clairement leur attachement à la légalité.Dans ce cas,que faire des millions d'électeurs (entre 40 et 65% de l'électorat)qui ont voté pour les partis islamistes en Tunisie,en Egypte ou au Maroc et très probablement aussi en Algérie de l'aveu même de personnalités qui n'ont rien d'islamiste(comme Miloud Brahimi)?Faut-il dans ces conditions introduire une sorte de "vote censitaire" idéologique dans lequel seule une partie de la population est autorisée à voter?Par exemple comment faire dans le cas de l'Algérie dont 60% des citoyens d'après un sondage publié par El Watan et Elkhabar d'aujourd'hui disent ne pas être opposés à la charia comme source de législation?Faut-il décréter que le peuple est "par essence" opposé aux principes des droits de l'homme?Mais peut-être que que M.Bakir est adepte de la doctrine mise en place par le pouvoir algérien depuis 1992 à l'égard des islamistes:ils ont le droit de participer aux élections,mais ils n'ont pas le droit de les gagner?
Croyant avoir trouvé la "preuve" de la différence essentielle entre ce qu'il appelle "les souverainismes tatillons"(comme celui incarné par Nezzar et la clique des janvieristes), et l'islamisme,M.Bakir écrit "Il faut reconnaître qu’il y a bien plus de facilité à porter atteinte aux droits naturels des individus dans les systèmes théocratiques (Iran, Afghanistan, Pakistan, Soudan, Arabie saoudite…), qu’en Algérie par exemple".Les 250 000 morts de la décennie rouge tout comme les milliers de disparus,les villages de montagne bombardés au napalm ne sont sûrement pas de l'avis de Mohand Bakir.Monsieur Bakir ne le sait peut-être pas,mais au Pakistan et malgré les nombreux coup d'Etat qui ont jalonné son Histoire,l'Armée n'a jamais tenu les rênes plus de quelques années d'affilée avant de restituer le pouvoir à des gouvernements élus démocratiquement,contrairement au "souverainisme tatillon" des militaires algériens au pouvoir depuis 50 ans,et qu'en Iran,des élections relativement libres et sans fraude se sont succédées jusqu'à 2009,date de la réelection contestée d'Ahmadinejad.On ne peut pas en dire autant des élection "à la Naeglen" des "souverainistes tatillons" algériens.
dimanche 15 janvier 2012
Pour quoi,n'en déplaise à H.Remaoun,je ne me sens nullement concerné par les tribulation genevoises de K.Nezzar
Qu'y a-t-il de plus détestable que les élucubrations patriotardes d'un partisan opportuniste et corrompu du pouvoir?Tout simplement les élucubrations patriotardes d'un "universitaire",chercheur en sociologie et auto-proclamé intellectuel démocrate.
L'universitaire et sociologue Hassan Remaoun vient de publier une tribune successivement dans le Soir d'Algérie(jeudi 12 janvier 2012)et dans Liberté(samedi 14 janvier) tentant "d'expliquer" par une argumentation spécieuse son soutien au Général à la retraite ex-ministre de la Défense Khaled Nezzar dans ses démelés avec la justice suisse.S'il s'agissait d'un texte "pondu" par un simple journaleux cireur de pompes,il n'aurait même pas mérité qu'on s'y attarde outre mesure,mais puisque l'auteur se cache sous les oripeaux du savoir académique,essayons de lui répondre point par point pour montrer que son prétendu "argumentaire" n'en est pas un.
1.L'auteur commence par se lamenter sur le fait "Ni les autorités helvétiques, ni celles de bien d’autres pays n’avaient à l’époque cherché à comprendre ce qui se passait chez nous durant plus de dix ans pour s’inquiéter des droits de l’homme." Mais qu'en sait-il au juste?A-til eu accès aux télégrammes envoyés par les représentations diplomatiques suisses ou occidentales basées à Alger à leurs gouvernement?Ne sait-il pas que dans ces pays,les agents diplomatiques ont pour mission d'être les yeux et les oreilles de leurs pays respectifs et de fournir une image aussi fidèle que possible de la vie politique,économique et sociale du pays en question non pas pour les beaux yeux des citoyens de ce pays comme semble le croire naivement M.Remaoun,mais pour y défendre leurs intérêts ?
2.L'auteur déplore ensuite le fait que "C’est la seconde fois que le général Khaled Nezzar est interpellé lors d’un voyage à l’étranger" tout en s'abstenant de signaler que la première fois,il a en fait été ex-filtré à la dernière minute et à la demande des autorités françaises alors qu'il se trouvait en pleine conférence de presse à Paris pour ensuite être embarqué à l'aéroport militaire du Bourget dans un avion spécial envoyé en catastrophe par le pouvoir algérien.C'est seulement plusieures mois plus tard,et une fois que les autorités françaises ont pris des dispositions pour qu'un tel "incident" ne se répète plus que notre vaillant général a osé fouler le sol français.Cet épisode peu glorieux des relations entre l'Etat français et le pouvoir algérien,loin d'être un cas avéré de paternalisme comme tente de l'insinuer H.Remaoun est en réalité une illustration flagrante de la connivence malsaine entre le gouvernement français et ses ex-colonies au détriment des intérêts de leurs peuples.La justice française,c'est connu,n'a jamais fait preuve d'indépendance à l'égard du pouvoir politique,et les initiatives "intempestives" du juge qui a examiné les plaintes contre Nezzar ont très vite été "rectifiées" par son gouvernement.
Poursuivant son délire,notre éminent universitaire affirme péremptoirement que"Nous pensons que, sans véritable preuve palpable, des résidus de l’ancien FIS ou d’autres organisations annexes, soutenus par des ONG souvent autoproclamées, parfois rétribuées par des États ou par des fondations peu crédibles, instrumentalisent les justices européennes qui voient là un moyen d’exhiber un blason de “défenseurs” des droits de l’homme".Notre Socilogue "pense" sans avoir accès ni au dossier de la plainte ni à celui de la justice suisse qu'il n' y a "aucune preuve palpable".Il me fait penser à un autre "éminent" intellectuel Rachid Boudjedra pour ne pas le nommer qui,en apprenant que le grand sociologue français Pierre Bourdieu s'était joint à un appel lancé par des intellectuels pour demander une enquête internationale sur les massacres de populations civiles s'est demandé"pourquoi,il ne m'a pas consulté avant de signer cet appel?".
S'enfonçant encore plus,Hassan Remaoun,évoque le "deux poids,deux mesures" de la justice suisse,au sujet de l'affaire Hannibal Kadhafi,mais s'abstient encore une fois,de préciser que le gouvernement suisse a fait marche arrière après la prise en ôtage de plusieures ressortissants suisses en Libye.Est-ce le type de réaction qu'il attendait des autorités algériennes lorsqu'il s'offusquait au début de sa contribution sur l'absence de réaction de celles-ci?
Poussant le ridicule plus loin,et jouant les tiers-mondistes il dénonce le fait que cette justice " ne s’attaque pas (..)aux Bush, Cheney, Sharon et autres, alors en fonction au moment où les violations des droits humanitaires les plus élémentaires étaient commises à Abu Ghreib en Irak, à Guantanamo, en Palestine ou au Liban".C'est sans doute vrai,mais les Bush,Cheney et Sharon,ne vont pas en Suisse "pour consulter leur psychothérapeute sur la façon de s'arrêter de fumer".Quand on a l'habitude de se rendre en Suisse pour son chocolat,ses montres Rolex,ses banques discrètes et peu regardantes sur les origines des fonds qu'on y dépose,il faut bien s'habituer à deux ou trois travers de son système judiciaire,comme par exemple une petite procureure fédérale qui n'en fait qu'à sa tête et qui n'hésite pas à envoyer en taule un ex-potentat du Tiers-Monde.Ce n'est pas la Suisse qui est allée chercher Nezzar,c'est Nezzar qui s'est rendu de son plein gré en Suisse.Il n'avait qu'à assumer.
3.Nous sortant l'argument ,usé jusqu'à la corde de la souveraineté nationale,H.Remaoun écrit "Ce n’est pas parce que nous n’avons malheureusement pas encore des institutions toujours performantes, sur le plan judiciaire notamment, et que nous avons le devoir urgent d’ajuster au niveau des normes mondiales en la matière que d’aucuns s’arrogeraient le droit de nous imposer une souveraineté limitée, et que n’importe quel magistrat en Europe ou ailleurs puisse s’octroyer le droit “d’enquêter” sur nos organes de souveraineté (en substance ici l’État algérien et l’état-major de l’armée)".Je me demande où était H.Remaoun et son souci soudain de la "souveraineté nationale" lorsque ce même Khaled Nezzar est allé déposer plainte en 2002 à Paris contre le sous-lieutenant Habib Souaidia et qu'il a choisi(de son propre aveu)la date très symbolique du 5 juillet 2002 comme date d'ouverture du procès?Un procès qui s'est transformé en procès-bilan de l'Algérie indépendante auquel on été convoqués comme témoins par Nezzar lui-même,Ali Haroun ancien membre du HCE,Sid-Ahmed Ghozali ancien chef du gouvernement,Leila Aslaoui plusieures fois ministre et bien d'autres dignitaires du Régime.Je n'ai pas pour habitude de recourir à la rhétorique habituelle des suppôt du Régime,mais ce jour-là Amirouche,Ben M'hidi et Benboulaid ont dû très certainement se retourner dans leurs tombes face à cet affront honteux à leur combat de la part d'un ex-sergent de l'armée française.On n'a pas vu ce jour-là,Monsieur Remaoun se scandaliser de cette grave atteinte à la souveraineté algérienne.
4.Dans son quatrième "argument"(ou ce qui en tient lieu)l'auteur du texte,se livre à une analyse géopolitique fumeuse comme pour cacher tant bien que mal l'intenabilité de sa position:"En tout état de cause, ceux qui idéalisent le fonctionnement d’organismes tels que l’ONU, perdent de vue que l’élaboration du droit au sein de cette institution est intimement liée à des rapports de force à l’intérieur de la “communauté internationale”, c'est-à-dire, dans le club des puissances “qui comptent” en ce bas monde et en fonction de leurs stratégies et intérêts conjoncturels. Pour comprendre le processus dans son ensemble, la référence à Hobbes, nous est malheureusement encore plus utile que celle à Locke.Contrairement à ce qui est appréhendé comme “évident”, le monde n’est pas toujours régi selon les principes du droit et la transparence d’un marché régulateur à l’infini. Le système mondial demeure malheureusement largement régi par la norme des rapports de force, et la contrainte extra-économique, génératrice de pratiques rentières et des fonctions assignées y compris à l’islamisme dans ses différentes variantes, et dont ce qui se passe en Algérie ne semble constituer qu’un pâle reflet".Mais que vient faire le fonctionnement de l'ONU avec l'interpellation d'un ex-général tortionnaire sur ordre d'une procureure suisse?Monsieur Remaoun ne le sait peut-être pas,mais la Suisse n'est même pas membre de l'ONU.Croyant découvrir un vérité jusque-là cachées au commun des mortels,il nous "révèle" que pour comprendre les relations internationales,la référence à Hobbes "est plus utile que celle à Locke".Qu'il se rassure,tout le monde en est conscient,y compris ceux qui ont déposé plainte contre Nezzar en Suisse.Ces derniers ne font qu'exploiter les maigres possiblités offertes par des systèmes judiciaires inégalement indépendants des pouvoirs exécutifs(la justice française,par exemple,a la réputation d'être moins indépendante que son homologue britannique) pour justement attenuer la nature "hobbesienne" des rapports internationaux,basés sur la force certes,mais aussi sur la connivence entre puissances occidentales et dictateurs du Tiers-Monde dont le général Nezzar est un exemple exécrable.
5.Dernier point,après avoir affirmé que "Nous ne sommes cependant pas de simples rêveurs coupés de tout principe de réalité",notre éminent sociolgue écrit:"Nous pouvons, bien entendu, concevoir le fait que des juridictions extérieures qui fonctionnent selon le principe de l’État de droit puissent être intéressées par ce qui se passe chez nous. Mais en collaborant avec notre justice, et non en se substituant à elle".Je ne sais pas comment on peut tenir en l'espace de quelques lignes,des propos aussi contradictoires et prétendre au moindre microgramme de crédibilité!Monsieur Remaoun est-il à ce point coupé de l'actualité algérienne pour ignorer que des algériens à l'image de l'opposant Noureddine Belmihoub,ont déposé dès 2001 des plaintes devant des tribunaux algériens contre Khaled Nezzar,des plaintes restées bien sûr sans suite depuis?Ce sont des initiatives pareilles ,bien qu'elles n'ont aucune chance d'aboutir et qu'elles risquent d'attirer beaucoup de tracas à leurs courageux auteurs comme en témoigne l'enlèvement dont a été victime M.Belmihoub qui sont de nature à hâter l'avènement d'un Etat de droit,en tout cas beaucoup plus que les gesticulations indécentes d'intellectuels salonnards qui n'éprouvent aucune honte à soutenir un sinistre général qui n'a éprouvé aucun remords à ordonner à ses troupes de tirer sur des manifestants désarmés en 1988,1991 et 1992.
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